Il a écrit...
Si je me suis trompé
en disant: je t'aime,
je préfère avoir dit:
je t'aime.
On ne me fera pas envier
celui qui a eu raison
sans aimer.
Si je me suis trompé
en disant: je t'aime,
je préfère avoir dit:
je t'aime.
On ne me fera pas envier
celui qui a eu raison
sans aimer.
Dans l'immense désert de nos vies lacérées
A l'horizon des jours de nos angoisses mornes
Se profile un halot de lumière indomptée
Qu'on aperçoit si faible, d'un regard presque borgne.
D'un côté il fait sombre et le ciel est chargé
De l'autre un soleil vif, inaccessible borne
De nos rêves meurtris, semble vouloir briller
Mais nous devons tourner nos têtes uniformes
Et accepter de voir d'un oeil singulier
Même si nos frayeurs alourdissent nos songes
Et que l'espoir se perd dans nos pensées moroses.
Partageons cette envie de braver le mensonge
Et rendons à nos vies toute leur dignité.
Ô vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle,
Ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé,
Trois jours, par sa pigeonne
Ça lui suffit il sait
Que l'amour n'a qu'un temps.
Ce dindon a toujours
Béni sa destinée
Et quand vient le moment
De mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs
C'est là que je suis née
Je meurs près de ma mère
Et j'ai fait mon devoir.
Elle a fait son devoir
C'est a dire que onques
Elle n'eut de souhait
Impossible elle n'eut
Aucun rêve de lune
Aucun désir de jonque
L'emportant sans rameur
Sur un fleuve inconnu.
Et tous sont ainsi faits
Vivre la même vie
Toujours pour ces gens là
Cela n'est point hideux
Ce canard n'a qu'un bec
Et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir
Ou bien d'en avoir deux
Ils n'ont aucun besoin
De baiser sur les lèvres
Et loin des songes vains
Loin des soucis cuisants
Possèdent pour tout coeur
Un vicere sans fièvre
Un coucou régulier
Et garanti dix ans.
Ô les gens bien heureux
Tout à coup dans l'espace
Si haut qu'ils semblent aller
Lentement un grand vol
En forme de triangle
Arrive, plane et passe
Où vont ils? ... qui sont-ils ?
Comme ils sont loins du sol.
Regardez les passer, eux
Ce sont les sauvages
Ils vont où leur desir
Le veut par dessus monts
Et bois, et mers, et vents
Et loin des esclavages
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumons
Regardez les avant
D'atteindre sa chimère
Plus d'un l'aile rompue
Et du sang plein les yeux
Mourra. Ces pauvres gens
Ont aussi femme et mère
Et savent les aimer
Aussi bien que vous, mieux.
Pour choyer cette femme
Et nourrir cette mère
Ils pouvaient devenir
Volailles comme vous
Mais ils sont avant tout
Des fils de la chimère
Des assoiffés d'azur
Des poètes des fous.
Regardez-les vieux coqs
Jeune Oie édifiante
Rien de vous ne pourra
monter aussi haut qu'eux
Et le peu qui viendra
d'eux à vous
C'est leur fiante
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueux
Regardez-les vieux coqs
Jeune Oie édifiante
Rien de vous ne pourra
monter aussi haut qu'eux
Et le peu qui viendra
d'eux à vous
C'est leur fiante
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueux.
Mots
Jean Richepin La chanson des gueux, 1876
musique Georges Brassens
La chanson des gueux (Edition Librairie illustrée) Album CD " La religieuse ""
Cliquer droit_Ouvrir le lien dans un nouvel onglet_pourécouter: http://www.deezer.com/listen-917389
Mais que regarde-t-elle
De sa bouche boudeuse?
Que voit-elle devant elle
Qui la rend capricieuse?
Mais à quoi pense-t-elle
Pour s'exposer buveuse?
Lassitude
Habitude
Simple jeu.
Ennui
Mépris
Les deux.
La femme a ce regard
De ceux qui ont compris
Que rien n'est bien solide
Tout est dans le liquide...
Trou
Vertige d'épuisement
Tomber
Ne pas se relever
Et ne plus rien tenter
Sinon l'ultime geste
Se donner le mérite
Du devoir accompli
Toujours insuffisant
Vivant
S'accorder la victoire
Puisqu'elle n'est pas possible
Autrement
Ne pas avoir à dire
Pourquoi
Ne plus avoir à taire
Comment
Enfin franchir le pas
Seul maître de son droit
Ne plus demander
Ne plus attendre
Ne plus accepter
Décider
Enfin.
...A la mémoire des suicidés d' Orange...17 mai An XI
Patience de l'instant
Résistance au silence
Histoire retrouvée
Recueillir le bon temps
Liquider les offenses
Histoire revisitée
Partir et faire semblant
D'une saine apparence
Histoire réinventée
Aimer ce court moment
De timide influence
De l'histoire apaisée.
Revivre intensément
En totale confiance
L'histoire pacifiée.
Qui ose dire qu'il peut m'apprendre les sentiments
Ou me montrer ce qu'il faut faire pour être grand
Qui peut changer ce que je porte dans mon sang
Qui a le droit de m'interdire d'être vivant
De quel côté se trouvent les bons ou les méchants
Leurs évangiles ont fait de moi un non-croyant
La vie ne m'apprend rien
Je voulais juste un peu parler, choisir un train
La vie ne m'apprend rien
J'aimerai tellement m'accrocher, prendre un chemin
Prendre un chemin
Mais je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
Les lois ne font plus les hommes
Mais quelques hommes font la loi
Et je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
À ceux qui croient que mon argent endort ma tête
Je dis qu'il ne suffit pas d'être pauvre pour être honnête
Ils croient peut-être que la liberté s'achète
Que reste-t-il des idéaux sous la mitraille
Quand les prêcheurs sont à l'abri de la bataille
La vie des morts n'est plus sauvée par des médailles
La vie ne m'apprend rien
Je voulais juste un peu parler, choisir un train
La vie ne m'apprend rien
J'aimerai tellement m'accrocher, prendre un chemin
Prendre un chemin
Je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
Les lois ne font plus les hommes
Mais quelques hommes font la loi
Et je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
La vie ne m'apprend rien
Mots et musique
Album CD "Intégrale des albums originaux"
Ecouter: http://www.deezer.com/listen-886323