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Lloas
24 avril 2015

...il a vu des tulipes.

Le fleuriste a un jardin dans un faubourg : il y court au lever du soleil, et il en revient à son coucher ; vous le voyez planté, et qui a pris racine au milieu de ses tulipes et devant la Solitaire : il ouvre de grands yeux, il frotte ses mains, il se baisse, il la voit de plus près, il ne l’a jamais vu si belle, il a le cœur épanoui de joie ; il la quitte pour l’Orientale, de là il va à la Veuve, il passe au Drap d’or, de celle-ci à l’Agathe, d’où il revient enfin à la Solitaire, où il se fixe, où il se lasse, où il s’assit, où il oublie de dîner ; aussi est-elle nuancée, bordée, huilée, à pièces emportées ; elle a un beau vase ou un beau calice : il la contemple, il l’admire. Dieu et la nature sont en cela tout ce qu’il n’admire point, il ne va pas plus loin que l’oignon de sa tulipe, qu’il ne livrerait pas pour mille écus, et qu’il donnera pour rien quand les tulipes seront négligées et que les œillets auront prévalu. Cet homme raisonnable, qui a une âme, qui a un culte et une religion, revient chez soi fatigué, affamé, mais fort content de sa journée ; il a vu des tulipes.

Jean de La Bruyère

Les Caractères, « De la mode », n° 2 (Editions Classiques de poche)Les caractères_La Bruyère

 

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20 avril 2015

Les tulipes

20150422_111246 Photo Lloas

Droites, fières et superbes
Sereines et lumineuses
Elles éclatent au soleil
D'un printemps renaissant
Jaunes d'or des merveilles
D'un passé jardinant
Elles redressent la tête
Généreuses corolles
Fidèles d'un passé
Réconfortant.

Lloassignature 20 avril An XV, pour Maman

11 avril 2015

Les livres...

Les livres

10 avril 2015

La leçon de morale...

/.../que l'on se souvienne du temps où la leçon de morale présidait à chaque journée d'école. /.../assis sur les bancs de bois, attentifs à la parole du maître, nous allions garder longtemps dans nos esprits les grands thèmes de la leçon de morale: être un bon écolier, honorer et chérir sa famille, préserver sa santé, les grandes qualités humaines, être un homme en société, le sentiment d"humanité...(avant-propos)

Maxime (écrite au tableau noir)

La tolérance est un rempart contre la haine entre les hommes.

Leçon: Soyons tolérants

La tolérance consiste dans le respect des croyances et des opinions religieuses, politiques ou philosophiques d'autrui. Elle est basée sur ce fait qu'en ces matières nul ne peut se vanter de posséder la vérité.Elle repose sur un sentiment de justice: chacun tenant à ses convictions comme nous tenons aux nôtres, il est juste que nous soyons respectueux des croyances des autres comme nous respectons leur personne.
La tolérance est la condition du progrès: celui-ci naît de la coopération de toutes les intelligences et cette coopération n'est possible que si toutes les idées peuvent s'exprimer librement.

Mon carnet de morale (Editions Encre violette)carnet de morale

Merci à mes enfants, Constance et Jordan, pour ce rappel d'un passé pas si dépassé...

 

 

 

9 avril 2015

Le moment de la dictée...

Ces dictées qui nous promènent dans le temps, de Victor Hugo à Guy de Maupassant, éveillent en nous des échos du passé, des souvenirs plus ou moins heureux, d'autant qu'elles sont accompagnées de questions de vocabulaire ou de grammaire /.../(avant-propos_ Albine Novarino)

Dictée

Paris avait glacé en moi cette fièvre de mouvement que j'avais subie à Nohant.Tout cela ne m'empêchait pas de courir sur les toits au mois de décembre et de passer des soirées entières nu-tête dans le jardin en plein hiver; car dans le jardin aussi, nous cherchions le grand secret et nous y descendions par les fenêtres quand les portes étaient fermées.
C'est qu' à ces heures-là nous vivions par le cerveau, et je ne m'apercevais plus que j'eusse un corps malade à porter.
Avec tout cela, avec ma figure pâle et mon air transi, dont Isabelle faisait les plus plaisantes caricatures, j'étais gaie intérieurement. Je riais fort peu, mais le rire des autres me réjouissait les oreilles et le coeur.

George Sand
Histoire de ma vie (1854)

Questions

Grammaire: "subie" est au féminin parce que la narratrice est une femme: vrai ou faux. Expliquez.

Orthographe: combien y a-t-il de sortes d'accents? Donnez des exemples trouvés dans le texte.

L'auteur: George Sand

1) S'agit-il du vrai prénom de l'auteur?
2) S'agit-il de son patronyme?
3) Expliquez pourquoi il n'y a pas de "s" à George?

Réponses

Grammaire: Faux. "subie" est au féminin parce qu'il s'accorde avec le Complément d' Objet Direct "fièvre", nom féminin, placé avant le verbe

Orthographe: Il y a trois types d'accents: aigu (glacé), grave (fièvre), circonflexe (empêchait)

L'auteur: George Sand

1) Non, George n'est pas son vrai prénom. Son prénom est Aurore.

2) Non, Sand n'est pas son patronyme. Son patronyme est Dupin. Sand est un pseudonyme emprunté à Jules Sandeau, son ami (première partie de son nom).

3) Il n'y a pas de "s" à George parce que l'auteur a choisi l'orthographe anglaise, suivant la mode de l'époque.

 Carnet de dictées (Editions De Borée)carnet_de_dictee

 Merci à mes enfants, Constance et Jordan, pour ces pages de souvenirs d' écolière...

 

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7 avril 2015

La petite madeleine de Proust...

Autrefois, il n'y a pas si longtemps au fond, les classes se terminaient le samedi après-midi à quatre heures et demie; Naturellement, on aurait dû dire seize heures trente... mais , à cette époque le temps était différemment perçu qu'il l'est de nos jours

/.../ Il y avait "la lecture du samedi après-midi"
/.../ Le maître ou la maîtresse s'éclaircissait la voix; le silence se faisait, même du côté des plus bavards, et le temps semblait alors suspendu. Suivant les saisons, on pouvait entendre tomber la pluie, la neige ou voler une mouche! (avant-propos_Albine Novarino)

Lecture

Et dès que j'eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique que je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était ma chambre, vint comme un décor de théâtre s'appliquer au petit pavillon donnant sur le jardin, qu'on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j'avais revu jusque là); et avec la maison, la ville, depuis le matin jusqu'au soir et par tous les temps, la Place où l'on m'envoyait avant déjeuner, les rues où j'allais faire les courses, les chemins que l'on prenait si le temps était beau. Et comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés, s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M.Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.

Marcel Proust
Du côté de chez Swann (1913)

Carnet de lectures (Editions De Borée)carnet de lectures

Merci, à mes enfants, Constance et Jordan, pour ce cadeau....

 

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