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Lloas
12 juin 2009

Le tam-tam fou de l'amour dans le coeur...

L’Afrique, petit Chaka ?
L’Afrique est noire comme ma peau,
elle est rouge comme la terre,
elle est blanche comme la lumière de midi,
elle est bleue comme l’ombre du soir,
elle est jaune comme le grand fleuve,
elle est verte comme la feuille du palmier.

La brousse est pleine de bruits :
elle babille, elle bourdonne, elle rugit .

Mon village, petit Chaka :
de l’argile et de la paille !
Une vingtaine de cases, pas plus,
qui font la ronde autour de l’arbre
à palabres, le grand baobab
sous lequel se discutent
toutes affaires importantes.

Kadidja-ma-mère, petit Chaka,
n’est pas restée longtemps
mince comme une liane.

Elle, pauvre mais belle comme un ciel
de printemps après la pluie.

Le soir, à la veillée, il s’asseyait
sous les étoiles avec sa kora
et il racontait des histoires
Jusqu’à ce que nos oreilles
ne puissent plus entendre.

Lui, fils de roi et le tam-tam fou
de l’amour dans le cœur.

Mots et Illustrations

Marie Sellier et  Marion Lesage

L'Afrique, petit Chaka...(Editions Réunion des Musées nationaux)

petit_chaka

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28 avril 2009

On verra bien...

.../...quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle.
On verra bien si l'on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres. .../...

_Emile Zola_                   

J_accuse_de_zolaJournal L'aurore_13 janvier 1898

16 avril 2009

Ma seule consolation...

"Ma seule consolation, quand je montais me coucher, était que maman viendrait m'embrasser quand je serais dans mon lit. Mais ce bonsoir durait si peu de temps, elle redescendait si vite, que le moment où je l'entendais monter, puis où passait dans le couloir à double porte le bruit léger de sa robe de jardin en mousseline bleue, à laquelle pendaient de petits cordons de paille tressée, était pour moi un moment douloureux. Il annonçait celui qui allait le suivre, où elle m'aurait quitté, où elle serait redescendue. De sorte que ce bonsoir que j'aimais tant, j'en arrivais à souhaiter qu'il vînt le plus tard possible, à ce que se prolongeât le temps de répit où maman n'était pas encore venue. Quelquefois quand, après m'avoir embrassé, elle ouvrait ma porte pour partir, je voulais la rappeler, lui dire " embrasse-moi une fois encore " , mais je savais qu'aussitôt elle aurait son visage fâché, car la concession qu'elle faisait à ma tristesse et à mon agitation en montant m'embrasser, en m'apportant ce baiser de paix, agaçait mon père qui trouvait ces rites absurdes, et elle eût voulu tâcher de m'en faire perdre le besoin, l'habitude, bien loin de me laisser prendre celle de lui demander quand elle était déjà sur le pas de la porte, un baiser de plus. Or la voir fâchée détruisait tout le calme qu’elle m'avait apporté un instant avant, quand elle avait penché vers mon lit sa figure aimante, et me l'avait tendue comme une hostie pour une communion de paix où mes lèvres puiseraient sa présence réelle et le pouvoir de m'endormir. Mais ces soirs-là où maman en somme restait si peu de temps dans ma chambre, étaient doux encore en comparaison de ceux où il y avait du monde à dîner et où, à cause de cela, elle ne montait pas me dire bonsoir.... " 

Marcel Proust   

Du côté de chez Swann (Editions Livre de poche) proust_du_cote_de_chez_swann_1187683917

27 mars 2009

C'était trop de bonheur...

.../...

     -   Peuh ! Il ne sait pas plus lire que nous.

En effet, ni elle, ni ses frères, ni bien sûr ses parents n’avaient un jour mis les pieds dans une école.

…/…

-    J’irai bientôt à l’école, moi, dit-elle.

-   Çà ne sert à rien, l’école, assura Abel.-    On y apprend à lire les lettres.

-    Pourquoi apprendre puisqu’il y en a qui savent ?

-   C’est mieux de le faire soi même surtout s’il s’agit d’une lettre d’amoureux ! prétendit Philomène.

La mère avait réfléchi, suggéré à mi-voix :

-   Il faudrait envoyer la petite à l’école, Guillaume, je suis sûre que çà arrangerait bien des choses.

…/…

Il y avait eu un long silence…

…/…

     - Tu as peut-être raison.

…/…

     - Eh bien c’est entendu.

…/…

puis elle s’était perdue au fond de ses rêves, s’imaginant à l’école, un livre devant elle, récitant avec facilité des lettres et des mots, ceux des missives d’Etienne et ceux qu’elle lirait plus tard, quand, devenue femme, on viendrait

la trouver avec respect et déférence.

…/…

Et c’est avec un transport de fierté qu’elle avait dit à son frère au bout d’une centaine de mètres :

- J’irai à l’école bientôt !

- Qui te l’a dit ?

- J’ai entendu les parents, hier soir.

…/…

Philomène n’allait toujours pas à l’école. Au dernier moment le père avait refusé malgré les promesses faites à la mère…

- Attendons encore un peu, avait-il décidé.

…/…

Philomène, pour sa part, s’était résignée sans mot dire, contente, malgré tout,

de vivre désormais avec la certitude de savoir un jour lire et écrire.

…/…

    - Tenez, fit le curé se levant brusquement, venez donc visiter notre école.

…/…

Philomène, penchant légèrement le buste en avant, aperçut une douzaine de fillettes assises sur des bancs, derrière des tables au bois poli où dépassait¸ au milieu, un encrier de faïence blanche. Face à elles, sur un tableau noir, une main savante avait tracé des mots mystérieux.

…/…

Comme à chaque lettre,……..Et chaque fois, il fallait aller demander au maître de lire, raconter après, c’était humiliant et cela devenait insupportable au père.

…/….

    - Tu veux vraiment y aller,  à l’école ?

    - Oh oui ! père, je voudrais tant.

    - Tu iras demain. Comme çà, au moins Delaval ne pourra plus lire nos lettres. C’est toi qui le remplaceras.

…/…

C’était trop de bonheur,…l’école, et bientôt elle lirait les lettres de son frère devant la famille assemblée. Quelle fierté, pour elle comme pour ses parents.

Christian Signol

 

 

 

Les cailloux bleus (Editions Pocket) 9782266152013

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