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Lloas

5 octobre 2009

L'accusé

L'accusé

Ne plus cesser de rire

Devant la fière bêtise

D’un monde abominable

Où l’argent essuie tout

Même les pires hontes

Mêmes les pires souffrances

Même les pires délits.

Pardonner si l’on peut

D’un jet de cœur meurtri

D’un geste surhumain

D’un cri venu du fond

De l'âme déchirée...

Mais donner à signer

Une protestation

Belle allure a le monde!

 

Mais crier au scandale

De la froide justice

Belle conscience a le monde!

 

Mais excuser les troubles

De l'homme sans respect

Bel élan a le monde!

 

Mais prendre fait et cause

Pour l'irrespectueux

Bel exemple est le monde!

 

Parce qu’il est magnifique

L’accusé...!

Parce qu'il a  fait frémir

Les yeux et les oreilles

De leurs ennuis

Serait-il intouchable

L'artiste fortuné...?

 

Effacer son passé

Le laisser en suspend

Peser le pour, le contre

Quand les prisons sont pleines

D'accusés comme lui

Mais pauvres et inconnus.

 

Ne plus cesser de rire

A pleurer la bêtise

D’un monde insoutenable

Où l’art est alibi…

signature_Lloas 5 Octobre an IX

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4 octobre 2009

Les dessous chics

Les dessous chics, c'est de ne rien dévoiler du tout
Se dire que lorsqu'on est a bout c'est tabou
Les dessous chics c'est une jarretelle qui claque
Dans la tête comme une paire de claques.
Les dessous chics ce sont des contrats résiliés
Qui comme des bas résilles ont filé

Les dessous chics c'est la pudeur des sentiments
Maquillés outrageusement rouge sang
Les dessous chics c'est de se garder au fond de soi
Fragile comme un bas de soie

Les dessous chics c'est des dentelles et des rubans
D'amertume sur un paravent désolant

Les dessous chics ce serait comme un talon-aiguille
Qui transpercerait le coeur des filles.

Mots et musique

Serge Gainsbourg

Album CD "Le Zénith de Gainsbourg"  le_z_nith_de_Gainsbourg

Ecouter: http://www.deezer.com/listen-2420843

30 septembre 2009

Il a écrit...

enfant_soldat_2

Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si l'Etat te le demande.

 Albert Einstein

29 septembre 2009

Inconcevable

inconcevable

Ce matin n’est pas loin

De me dire…Bonjour !

Il a laissé ses habits

Déchirés de tristesse

Il a remis son compteur

A zéro

Le ciel se fait d’azur

Et le soleil pénètre

A travers les carreaux

Salis de souffrances

Obscures

Le quotidien s’installe

Pour remplir l’incroyable

L’inconcevable vide…

signature_Lloas29 septembre An IX

28 septembre 2009

Si je savais écrire...

Un beau jour, l’idée me vint que, si je savais écrire, je pourrais dire autre chose que ce que je pensais, et je me mis à essayer de le faire, avec tout ce qui s’était fixé dans ma mémoire, des lettres, des syllabes, des mots [...] Peu à peu, je me mis à me persuader que l’écriture n’avait pas du tout été inventée pour ce que les grandes personnes prétendaient, à quoi parler suffit, mais pour fixer, bien plutôt que des idées pour les autres, des choses pour soi. Des secrets [...] Je jouais aux secrets, voilà ce que personne ne pouvait savoir. Et c’était un jeu qui m’enflammait, d’abord parce qu’il me forçait à avoir des secrets. Puis à leur donner forme, comme si j’avais un correspondant, un ami, qui seul pouvait les comprendre, mes griffouillis [...] C’est pour cet ami-là que je me pris à faire des progrès dans l’art de tracer des signes, que je montrais aux miroirs, où un autre moi-même faisait semblant de les lire [...] Je crois encore qu’on pense à partir de ce qu’on écrit, et pas le contraire [...] Moi, je ne fais des calculs que pour voir surgir sur le papier des chiffres, des nombres inattendus, dont le sens m’échappe, mais après quoi je rêve. J’écris comme cela des romans.

Louis Aragon

Je n'ai jamais appris à écrire ou les incipit (Albert Skira éditeur, coll. « Les sentiers de la création »)aragon.

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25 septembre 2009

Partir

Partir.
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
panthères, je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas

l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot

mais est-ce qu'on tue le Remords, beau comme la
face de stupeur d'une dame anglaise qui trouverait
dans sa soupière un crâne de Hottentot?

Aimé Césaire

La Poésie (Editions Le Seuil)  aim__c_saire_la_po_sie

18 septembre 2009

Il a écrit...

ancien_appareil

Photographier c'est mettre sur la même ligne de mire, la tête, l'oeil et le coeur.

Henri Cartier-Bresson

17 septembre 2009

Le comptoir des courriers

Le comptoir des courriers

Dans la froideur matinale et épaisse de ce comptoir des courriers, cet énorme visage de lassitude mal réveillé, mal nourri, mal honnête.. A travers la rondeur des lunettes, ce regard carré, pointu, aiguisé... Paroles parcimonieuses, mépris au compte-gouttes… Et puis le juste monde accroché au discours moralisateur en mal d’importance, en partance pour la haine qui ne pardonne rien… Un combat sans merci pour être le plus fort, pour enfin se voir grand dans ce monde petit.Saisir la chance enfin de battre l’adversaire, invisible, de la  journée, sans gloire, qui commence. Pouvoir se sentir vivre en ces temps moribonds. Savoir à quoi l’on sert, ne plus douter de soi… Pas un sourire... Même d’ennui. Pas une parole... de connivence. Un repli sur soi même sourd et aveugle. Et l’énorme visage se lézarde d’orgueil devant l’erreur avouée. Et le regard transperce le sourire engageant. Et la bouche se tait sur l’échec évident. Pas de compréhension, de solidarité, de reconnaissance, pas de réponse à l’au revoir…

Dans la froideur matinale épaisse de ce comptoir des courriers, la conclusion experte, moqueuse et vengeresse de l’employée modèle : "C’est comme çà !"

 

signature_Lloas17 septembre an IX

10 septembre 2009

Les fenêtres

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par-delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous: "Es-tu sûr que cette légende soit la vraie?" Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis?

Charles Baudelaire

 

Le Spleen de Paris (Editions Poésie/Gallimard) le_spleen_de_Paris

3 septembre 2009

Vivement l'avenir

Ce soir là…

Les hommes politiques s’étaient fait la malle

Ils avaient r’pris leurs clacs et leurs clics

On avait fermé la télé pour voir les étoiles

C’était une nuit magnifique

Lorsque soudain on a entendu comme un long murmure

Naissant du silence une musique

Une voix on nous disait « yes futur »

C’était une voix magnifique

Et on a chanté…

Vivement l’avenir !

Que le verbe Avoir ne soit désormais qu’un mauvais souvenir

Remplacé à jamais par le seul qui peut guérir

Vive le verbe Être !

Nous sommes la nouvelle espérance

Nous, nous sommes…

Le monde qui va naître

La nouvelle aventure et la dernière chance peut être

Vive le verbe Être.

Le lendemain

matin dans la rue les gens c’était pas banal

Se sont regardés avec le sourire

« qu’est-ce que c’était dîtes.. çà semblait descendre des étoiles.

En tout cas, c’était magnifique »

Ils se sont enlacés et leurs mains d’enfants battaient la mesure

Ils inventaient leur propre musique

Le monde entier dansait « yes futur »

Ce fut un moment magique

Et on a chanté…

Vivement l’avenir !

Que le verbe Avoir ne soit désormais qu’un mauvais souvenir

Remplacé à jamais par le seul qui peut guérir

Vive le verbe Être !

Nous sommes la nouvelle espérance

Nous, nous sommes…

Le monde qui va naître

La nouvelle aventure et la dernière chance peut être

Vive le verbe Être.

Mots et musique

 

Michel Jonasz

Album CD "Où est la source"   1153522_photo_crop_pd7c4b14118e41a1014f8df78460b57d1_pochette_ou_est_la_source_1_

Ecouter: http://www.deezer.com/listen-734113

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