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Lloas

18 août 2009

Arthur de 1870 _ Rimbaud de 1873

Le recueil de Douai (Editions Librairie artistique) le_recueil_de_Douai_Rimbaud

Le buffet

C'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;

Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,                                          
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,                                                                                 
De fichus de grand'mère où sont peints des griffons ;

- C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.

- Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.

Arthur Rimbaud

Une saison en enfer (Editions Flammarion) 2080705067_1_

Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient.

Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée.

Je me suis armé contre la justice.

Je me suis enfui. O sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié !

Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.

J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, avec le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.

Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.

Or, tout dernièrement, m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.

La charité est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !

"Tu resteras hyène, etc..." se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. "Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux."

Ah ! j'en ai trop pris : - Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l'écrivain l'absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache des quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.

  Arthur Rimbaud

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7 août 2009

La colline

la colline

Là haut sur la colline 

fraîche... 

Les rêves se sont tus 

impuissants.... 

Les images ternissent 

trahies... 

Les bruits n'ont plus d'écho 

soumis... 

Tout est sombre et trop grave 

Pour que la lumière soit 

Les cœurs s'ensevelissent 

Dans la froide victoire 

Des erreurs de la vie 

Cette lutte finale 

Qui n'appartient qu'à nous 

Se répand en outrage 

D'un silence malsain 

Qui ne nous connait pas 

Et les espoirs s'envolent 

Et le combat finit 

La brise frémissante 

Et les marches de pierre 

Et les mots murmurés 

Et les yeux embués 

Et les sourires compris 

Et les voix qui se taisent 

La colline a repris ses droits 

Le Sud brûle mon âme 

Et je sais pourquoi...

signature_Lloas17 août An IX

4 août 2009

Sister

La_femme_rousse_Amedeo_Modigliani

J'ai parlé avec Toi

J'ai eu peur avec Toi

J'ai décidé avec Toi

J'ai espéré avec Toi

J'ai lutté avec Toi

J'ai attendu avec Toi

J'ai respiré avec Toi

J'ai souri avec Toi

Je me suis assise avec Toi

J'ai persévéré avec Toi                                     

J'ai ri avec Toi

J'ai colèré avec Toi

J'ai recommencé avec Toi

J'ai forcé le destin avec Toi

J'ai rêvé avec Toi

Mais voilà que je pleure

sans Toi.

..Pour Calou...signature_Lloas17 août An IX

 

_huile sur toile "La femme rousse"-Amedeo Modigliani_

29 juin 2009

Il était une fois...

Il était une fois

Une maîtresse d' Ecole, bien vive...comme un feu follet, souriante et généreuse...comme un lever de soleil rose, qui avait rendu heureux des centaines de Petits d'Homme et qui décida, un jour, de les emporter, tous, dans son coeur pour suivre le chemin féérique des meilleurs souvenirs...

...Pour Martine ... signature_Lloas 29 juin An IX

12 juin 2009

Le tam-tam fou de l'amour dans le coeur...

L’Afrique, petit Chaka ?
L’Afrique est noire comme ma peau,
elle est rouge comme la terre,
elle est blanche comme la lumière de midi,
elle est bleue comme l’ombre du soir,
elle est jaune comme le grand fleuve,
elle est verte comme la feuille du palmier.

La brousse est pleine de bruits :
elle babille, elle bourdonne, elle rugit .

Mon village, petit Chaka :
de l’argile et de la paille !
Une vingtaine de cases, pas plus,
qui font la ronde autour de l’arbre
à palabres, le grand baobab
sous lequel se discutent
toutes affaires importantes.

Kadidja-ma-mère, petit Chaka,
n’est pas restée longtemps
mince comme une liane.

Elle, pauvre mais belle comme un ciel
de printemps après la pluie.

Le soir, à la veillée, il s’asseyait
sous les étoiles avec sa kora
et il racontait des histoires
Jusqu’à ce que nos oreilles
ne puissent plus entendre.

Lui, fils de roi et le tam-tam fou
de l’amour dans le cœur.

Mots et Illustrations

Marie Sellier et  Marion Lesage

L'Afrique, petit Chaka...(Editions Réunion des Musées nationaux)

petit_chaka

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8 juin 2009

Solitude

mensonge

Mentir par omission

Mentir par dissimulation

Mentir par intérêt

Mentir par culpabilité

Mentir par lâcheté

Mentir par orgueil

Mentir par peur

Mentir par générosité

Mentir par confort

Mentir par égoïsme

Mentir par coquetterie

Mentir par bravade

Mentir par honte

Mentir par mystère

Mentir par protection

Mentir par vengeance

Mentir pour mentir

Que me valent tous ces mensonges ?

Une solitude menteuse

Dans laquelle tous ces mensonges,

Pour vous libérer,

 

M’ont enfermée…

 

signature_Lloas20 octobre An VIII

 

4 juin 2009

Il a écrit...

SDF

Il est terrible le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d'étain

il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire

de l'homme qui a faim.

Jacques Prévert

22 mai 2009

Poèmes pour trois peintures........./Gustave Caillebotte

_Femme à la fenêtre_1880

Le dos retournéfemme___la_fen_tre_fen_tre_G_caillebotte_1880_blog

 

Les mains bien cachées

Sensibilité

 

La robe discrète

La coiffure honnête

Immobilité

 

Elégante absence

Belle résistance

Au silence

 

Volonté de fuir

Sans désobéir

Sans se retenir

 

Pour ne plus le voir

Pourtant lui faire croire

Qu'elle est là

 

Et se voir marcher

Se voir se sauver

Là...En bas

 

Il est bien assis

Sur sa vie

Les nouvelles sont bonnes...

 

signature_Lloas 6 décembre An III

 

 

_Portraits dans un intérieur_1877

 

int_rieur_couple_G_caillebotte_1877_blog

Rouge

 

Le fauteuil

Rouges

Les rideaux

Rouge

Le tapis

Dans ce rouge

Le silence est de mise

L'homme est noir

La femme est grise

L'homme est assis

La femme aussi

Rouge est l'apparence des choses

Immobile est le couple

Immobile et soumis

A l'apparence des choses

Sans vie.

 

.signature_Lloas23 janvier An IV

 

 

_Homme à la fenêtre_ 1876

 

homme_fen_tre_G_caillebotte_1876_blog

Les mains dans les poches

 

Pas crevées

Du fauteuil confortable

A la vue imprenable

Il n'y a qu'un pas

A peine fini

Devant

Le soleil se répand

Le ciel est sans nuage

Contemplation sereine

 

Il suffirait d'un coup

Arrivant par derrière

Et tout basculerait....

 

signature_Lloas 14 janvier an IV

 

19 mai 2009

Les singes

Avant eux avant les culs pelés

La fleur l’oiseau et nous étions en liberté

Mais ils sont arrivés et la fleur est en pot

Et l’oiseau est en cage et nous en numéro

Car ils ont inventé prisons et condamnés

Et casiers judiciaires et trous dans la serrure

Et les langues coupées des premières censures

Et c’est depuis lors qu’ils sont civilisés

Les singes les singes les singes de mon quartier

Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux il n’y avait pas de problème

Quand poussaient les bananes même pendant Carême

Mais ils sont arrivés bardés d’intolérances

Pour chasser les apôtres d’autres intolérances

Car ils ont inventé la chasse aux Albigeois

La chasse aux infidèles et la chasse à ceux là

La chasse aux singes sages qui n’aiment pas chasser

Et c’est depuis lors qu’ils sont civilisés

Les singes les singes les singes de mon quartier

Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux l’homme était un prince

La femme une princesse l’amour une province

Mais ils sont arrivés le prince est un mendiant

La province se meurt la princesse se vend

Car ils ont inventé l’amour qui est un pêché

L’amour qui est une affaire le marché aux pucelles

Le droit de courte-cuisse et les mères maquerelles

Et c’est depuis lors qu’ils sont civilisés

Les singes les singes les singes de mon quartier

Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux il y avait paix sur terre

Quand pour dix éléphants il n’y avait qu’un militaire

Mais ils sont arrivés et c’est à coups de bâtons

Que la raison d’état a chassé la raison

Car ils ont inventé le fer à empaler

Et la chambre à gaz et la chaise électrique

Et la bombe au napalm et la bombe atomique

Et c’est depuis lors qu’ils sont civilisés

Les singes les singes les singes de mon quartier

Les singes les singes les singes de mon quartier.

Mots et musique

 

Jacques Brel

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Poètes d'aujourd'hui (Edition Seghers)

Album CD "Marieke" (Vol 5) 8a05496f75d044cd9023df0c73015f1a_COVER_110_1_

Cliquer droit_ouvrir le lien dans un nouvel onglet_pour Ecouter: http://www.deezer.com/listen-2296869

18 mai 2009

Pont-Aven

pont_aven

La vie s'écoule et le temps passe

La mémoire et l'espace

Immuable moulin

De pierre

Insolente rivière

De paix

Le temps s'écoule et la vie passe

L'espace se bouscule

La mémoire s'ensauvage

Moulin des jours

Rivière de larmes

Incontrôlable paysage...

Et puis l'inéluctable

L'inconcevable espoir

La perte de mémoire

Et l'espace infini...

 

La vie est encore là

Le moulin des confiances

Et la rivière des rêves

Aussi ...

 

...Pour Nageth...  signature_Lloas 29 novembre An VI 

 

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