Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lloas
16 novembre 2016

La ballade des gens qui sont nés quelque part

Georges Brassens

Cliquer sur l'image pour écouter

C'est vrai qu'ils sont plaisants, tous ces petits villages,
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages,
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est d'être habités.
Et c'est d'être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts,
La race des chauvins, des porteurs de cocardes,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.

Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher,
Qui vous montrent leurs tours, leurs musées, leur mairie,
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher.
Qu'ils sortent de Paris, ou de Rome, ou de Sète,
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar,
Ou même de Montcuq, ils s'en flattent mazette,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.

Le sable dans lequel, douillettes, leurs autruches
Enfouissent la tête, on trouve pas plus fin,
Quant à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches,
Leurs bulles de savon, c'est du souffle divin.
Et, petit à petit, les voilà qui se montent
Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux, même en bois, rend jaloux tout le monde,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.

C'est pas un lieu commun celui de leur naissance,
Ils plaignent de tout coeur les pauvres malchanceux,
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence,
La présence d'esprit de voir le jour chez eux.
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire,
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares,
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.

Mon dieu, qu'il ferait bon sur la terre des hommes
Si l'on n'y rencontrait cette race incongrue,
Cette race importune et qui partout foisonne :
La race des gens du terroir, des gens du cru.
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n'aviez tiré du néant ces jobards,
Preuve, peut-être bien, de votre inexistence :
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
Mots et Musique : Georges Brassens
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Lloas a écrit...sur In Libro Veritas

j'aimerais tant
Cliquer sur les images pour ouvrir

et d'autres

Newsletter
16 abonnés
Lloas
Visiteurs
Depuis la création 57 590
Publicité