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Lloas
18 décembre 2014

Noël alentour...

En ce Noël

Apprendre à regarder
La folie d' arrogance
Face à face et debout
Côtoyer le silence
Apprendre à rassembler
Le sage et le fou

Se perdre à retrouver
Les rêves de l'enfance
Brillant de mille feux
Espérer l' insouciance
Se perdre à s'entêter
Pour être heureux

Oublier les pensées
Des fidèles souffrances
Solitude de l'âme
Souhaiter l'indifférence
Oublier les offenses
Et les drames

Apprendre à réchauffer
Son coeur ébouriffé
A l'âtre de l'amour
Se laisser emporter
Apprendre à partager
Alentour...

Lloassignature 18 décembre An XIV

 

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21 décembre 2013

Petite Histoire du Sapin de Noël

Entre 2000 et 1200 avant JC,
on parlait déjà d'un arbre, l'épicéa, arbre de l'enfantement, le jour du 24 décembre,
puisqu'on considérait ce jour comme la renaissance du soleil. 

_pic_a

 

Les celtes
avaient adopté un calendrier lunaire.
A chaque mois lunaire était associé un arbre, l'épicéa fut celui du 24 décembre.

arbre_de_d_cembre

 

 

Pour le rite païen du solstice d'hiver,
un arbre symbole de vie était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé.

arbre_de_vie_pa_en
En 354,
l'Eglise institue la célébration de la naissance du Christ, le 25 décembre,
pour rivaliser avec cette fête païenne.

 

 

Au XIème siècle,
l'arbre de noël, garni de pommes rouges, symbolisait l'arbre du paradis.

arbre_du_paradis

 

 

C'est au XIIème siècle
que la tradition du sapin est apparue en Europe, plus précisement en Alsace.

noel_alsace

Vers 1521,
c'est dans cette région, qu' on le mentionne pour la première fois
"arbre de noël" .

arbre_de_noel_alsacien

 

 

Au XIVème siècle,
les décorations étaient composées de pommes, de confiseries et de petits gâteaux.

arbre_de_noel_alsacien

A cette même époque,
l'étoile au sommet de l'arbre,
symbole de l'étoile de Bethleem
commença à se répandre.

etoile_de_bethl_em

 

 

En 1560,
les protestants développèrent la tradition du sapin de noël pour se démarquer des catholiques.

noel_protestant

 

 


Au XVIIème et XVIIIème siècle apparaissent les premiers sapins illuminés.

noel_XVIIe_XVIIIe_siecle

 

On utilisait
des coquilles de noix remplies d'huile à la surface desquelles des mêches flottaient
ou des chandelles souples nouées autour des branches.

noix_de_noel  

 

 

En 1738,
Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, roi de France, aurait installé
un sapin de noël dans le château de Versailles.

Marie_Leszczynska

 

 

Par la suite,
on trouva
de plus en plus d'arbres de Noël particulièrement en Alsace-Lorraine,
où existait déjà la tradition du sapin.

noel_XIXe_si_cle

 

 

 

En 1837,
la duchesse d'Orléans Hélène de Mecklembourg, d'origine Allemande, fit décorer
un sapin aux Tuileries.

noel___versailles

 

 

Après la guerre de 1870,
cette tradition se généralisa dans tout le pays
grâce aux immigrés d'Alsace-Lorraine
qui firent largement connaître la tradition de l' arbre de Noël aux Français.

noel_5noel_2noel_1

 

 

 

C'est à cette période que
le pays entier adopta cette tradition.

 noel_3

 

 

Aujourd'hui,
les boules ont remplacé les pommes,
les lumières clignotent à la place des bougies...


mais ...pourquoi des guirlandes ?...

noel_4

La légende raconte
qu'il y a très longtemps, une maman s'était affairée, toute la veille de Noël, pour rendre sa maison propre et belle.

Ainsi, elle avait nettoyé son logis, chassé les araignées, dressé le sapin et installé les décorations.

La nuit venue, dans le calme de la maison, les araignées, de retour, découvrirent le beau sapin et,
  toutes heureuses, montèrent à toute vitesse le long de son tronc et sur ses branches.
Elles débordaient de joie et d'émerveillement.!.

Hélas! En passant de branches en branches, le sapin fut complètement recouvert de leurs toiles grises...

En arrivant, le Père Noël fut heureux de constater le bonheur des araignées d'avoir décoré le sapin...à leur façon...
Mais il pensa à la tristesse de la maman qui n'apprécierait, peut être, pas autant leur travail...

Alors, la légende dit qu'il transforma les fils grisâtres en fils d'or et d'argent.

La légende dit aussi qu'il faudrait toujours glisser,
au milieu des branches de notre arbre de Noël...
de gentilles petites araignées.

Sources diverses...Merci à toutes et tous...

Lloassignature

 

 

 

 

 

 

27 décembre 2014

Quelques mots d' Emile Zola...

Jeunesse, jeunesse ! Souviens-toi des souffrances que tes pères ont endurées,des terribles batailles où ils ont dû vaincre, pour conquérir la liberté dont tu jouis à cette heure.

Si tu te sens indépendante, si tu peux aller et venir à ton gré, dire dans la presse ce que tu penses,
avoir une opinion et l’exprimer publiquement, c’est que tes pères ont donné de leur intelligence et de leur sang.

Tu n’es pas née sous la tyrannie,
tu ignores ce que c’est que de se réveiller chaque matin avec la
botte d’un maître sur la poitrine,
tu ne t’es pas battue pour échapper au sabre du
dictateur, aux poids faux du mauvais juge.

Remercie tes pères, et ne commets pas le crime d’acclamer le mensonge,
de faire campagne avec la force brutale, l’into
lérance des fanatiques et la voracité des ambitieux.

La dictature est au bout.

 

Extrait de Lettre à la jeunesse,14 décembre 1897,
Œuvres complètes, volume 14,
Cercle du livre précieux, 1970, p. 908-909

 

 

10 janvier 2015

Culture

culture

Le jardin des misères
Envahit le désert
Des herbes maléfiques
Ont pris racine

Sur la douce colline
Des prés de liberté
Les faucheurs ont coupé
Les fleurs cultivées

Le jardin des chagrins
Retrouve ses épines
La boue est de retour
Et les sourires s'enlisent

Sur les terres asséchées
Des assoiffés de paix
La perle de rosée
Va les désaltérer

Cultivons la confiance
Pour une renaissance
A la Vie
Rien n'est jamais fini...

Lloassignature 10 janvier An XV

4 février 2015

Un R de mémoire

Tu as perdu le fil
Tout est confusion
Tu as perdu la ville
Et tout tourne en rond

Dans ton regard si doux
Se perd ton présent
Ta tête est à genoux
Mais ton coeur nous entend

Dans tes sourires déçus
De ne plus nous comprendre
Traversent tes vertus
De toujours nous attendre

Et tu cherches les mots
Que tu as parcourus
Et tu franchis d'un saut
Le mal qui s'insinue

Tu viens et tu repars
Tu nous laisses un moment
Impuissants

Tu pars et tu reviens
Tu reprends le chemin
De nos rires

Mais quelle que soit ta route
Il ne fait aucun doute
Que contre ce démon
Nous t'accompagnerons.

Lloassignature 4 février An XV, pour notre Ami, René

 

 

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30 juillet 2014

....déshonoré.

Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu...

Être gouverné, c'est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé.

C'est, sous prétexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ;

puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, 

et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré.

Pierre-Joseph Proudhon

Oeuvre proudhon

Idée générale de la Révolution au 19e siècle,

éd. Garnier frères, 1851

Hachette Livre BnF

 

22 juillet 2015

Borgo San Giuliano


Frederico Fellini sur les murs...

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La Strada_1954

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La Dolce Vita_1960

Et d'autres...IMG_0085

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...charmantes réalisations

 

Petit quartier de Rimini, loin du bruit et de la fureur touristique balnéaire

de l'autre côté du Pont de Tibère (14_21 après JC)

IMG_0054

qui enjambe Le Marecchia, ancien Ariminus, fleuve qui a donné son nom à la ville.

Photos Lloas

6 août 2015

Coin de bistrot

Coin de bistrot

Le soleil est cuisant
La chaleur est pesante
L'air est étouffant
Et la langue pendante

Mais le beau regard bleu
En vague d'océan
Efface l'astre feu
Tout naturellement

La tasse est noire café
Le verre est blanc raisin
L'ombre est complicité
Et les sourires sans fin

Et le Coin de bistrot
S'accumule de mots
Protègeant  la douceur
D'un frais moment du coeur.

Lloassignature  6 août An XV, pour Ninou

 

 

1 septembre 2015

Rentrée des classes

Doisneau_Les Ecoliers de la rue Damesme_1956
Photo: Robert Doisneau

J'ai croisé dans la rue
Des enfants inconnus

Des enfants qui boudaient
Des enfants qui rêvaient
Des enfants qui pleuraient
Des enfants qui riaient
Des enfants qui traînaient
Des enfants qui dansaient

Mais ils ne m'ont pas vue
Leurs pas allaient tendus

Envahis qu'ils étaient
De toute leur importance
Qui fait de la Rentrée
Un grand jour de l'enfance.

Lloassignature

 

 

30 mai 2015

Les gens comme ça

Les gens comme ça

Il y a des gens comme ça
Qui n'ont pas les enfants
Qu'ils voulaient...

Parce que les gens comme ça
Se sont laissés rêver
A des enfants parfaits...

Parfaits
Parfaitement...

Mais tous ces gens comme ça
Ont perdu les miroirs
De la mémoire...

Parce que ces gens comme ça
N'ont pas été parfaits
Comme leurs parents les voulaient

Parfaits
Parfaitement...

Et tous ces gens comme ça
Cherchent l'enfant parfait
Qu'ils voulaient être...

A tous ces gens comme ça
Qui resteront toujours
D'imparfaits insatisfaits

Je veux écrire aimer
Je veux écrire sourire
Je veux écrire confiance
En l'avenir...

Lloassignature 30 mai An XV, pour mes enfants 

29 septembre 2015

Poème pour une photo...de Vivian Maier

Vivian-Maier homeless man

COULEURS...

L'homme est assis
Sous le ciel gris
Ses yeux sont  bleus
Miraculeux
Ses mains sont mauves
Ses colères fauves
Le soleil jaune
De ton aumône
Précieux brin vert
Dans son hiver
Son coeur est rouge
Plus rien ne bouge

La dame blanche
Tranquille s'avance
Dans le brouillard
D'un passé noir.

Lloassignature 29 septembre An XV

 

15 octobre 2015

L'enfant et le miroir

Un enfant élevé dans un pauvre village
Revint chez ses parents, et fut surpris d'y voir
Un miroir.
D'abord il aima son image ;
Et puis, par un travers bien digne d'un enfant,
Et même d'un être plus grand,
Il veut outrager ce qu'il aime,
Lui fait une grimace, et le miroir la rend.
Alors son dépit est extrême ;
Il lui montre un poing menaçant,
Il se voit menacé de même.
Notre marmot fâché s'en vient, en frémissant,
Battre cette image insolente ;
Il se fait mal aux mains. Sa colère en augmente ;
Et, furieux, au désespoir,
Le voilà devant ce miroir,
Criant, pleurant, frappant la glace.
Sa mère, qui survient, le console, l'embrasse,
Tarit ses pleurs, et doucement lui dit :
N'as-tu pas commencé par faire la grimace
A ce méchant enfant qui cause ton dépit ?
- Oui. - Regarde à présent : tu souris, il sourit ;
Tu tends vers lui les bras, il te les tend de même ;
Tu n'es plus en colère, il ne se fâche plus :
De la société tu vois ici l'emblême ;
Le bien, le mal, nous sont rendus.

Fables de Florian_Editions Garnierflorian fables

9 juin 2015

Prière profane

prière profane

Petit, te voilà Grand
Que les voûtes ancestrales
Te protègent
Que la beauté des pierres
Te rendent fier
Que les couleurs vitrées
Egaient ton chemin
Que les mots prononcés
Ne soient que vérités
Que tout ce qui te touche
Ne soit que justice
Que ceux qui étaient là
Et ceux qui n'y étaient pas
Te restent fidèles
Qu'envers et contre tout
Dans la générosité et la liberté
Ta Vie soit Belle.

Lloassignature 7 juin An XV, pour Maxence 

 

11 novembre 2015

Un Mercredi ...avec La mère Cottivet

La mère Cottivet Photo Radio-Lyon

Personnage de fiction, qui a occupé les ondes de Radio-Lyon de 1927 au 17 Décembre 1971,

le mercredi de 11 heures à midi.

Inventé par Elie Périgot-Fouquier (1891- 1971) qui en écrit les saynètes.


Concierge lyonnaise, truculente commère, qui habitait au 99 « cent moins n’un »

c’est-à-dire tout en bas de la Montée de la Grande Côte, à la Croix Rousse (colline lyonnaise),

et au dernier étage de l’immeuble.

 

Elle commençait toujours son persiflage par la phrase:

" En descendant montez donc , vous verrez le petit comme il est grand "

Elle "piplettait", en patois lyonnais, sur des sujets de société présentés avec un humour haut en couleurs.

En fin d'émission, elle terminait par:

"à mercredi que vin mes belins belines"


Le personnage a été aussi interprété par un homme , Benoît Mary (1864-1944), déjà habitué des scènes lyonnaises
où il se produisait depuis le début du siècle dans des sketches comiques en vieux lyonnais.
Il créera sa propre compagnie et se produira dans toute la France avec son accent de gone lyonnais.


"Mais tout l’monde peuvent pas êt’de Lyon, y’en faut ben d’un peu partout."

Merci à 100 ans de Radio

1 août 2015

...vague et joyeux murmure...

.../...
— L’armoire était sans clefs !… sans clefs, la grande armoire !

On regardait souvent sa porte brune et noire…
Sans clefs !… c’était étrange !.., on rêvait bien des fois
Aux mystères dormant entre ses flancs de bois,
Et l’on croyait ouïr au fond de la serrure
Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure…
.../...

Arthur Rimbaud

Extrait "Les étrennes des orphelins"

Editions Garnier-Flammarion Rimbaud garnier flammarion

26 mai 2015

La peur

Semeur à la volée_Van GoghSemeur à la volée_Vincent Van Gogh

Comme il était fier le jardinier! Comme il était fort, comme il était grand!

Il avait planté cette graine d'enfant sans savoir trop pourquoi... ni quand...

Mais il lui était poussé ce petit naissant et il le voyait grandir, il était charmant...Lui, était content.

Et puis le temps, le vent, les choses avaient changé...Des rageurs menaçaient que rien n'était plus comme avant...

Errant parmi les faucheurs, les mangeurs, les douleurs, le jardinier et son enfant ont perdu l'horizon du bonheur...

Alors, ce petit, du jardinier si fier, si fort, si grand, s'est flétri avant l'heure et il sème à tous vents...la peur.

Lloassignature 26 mai An XV

9 novembre 2015

La perle

La perle

Sur l'océan du temps
Qui passe
Une empreinte de vent

Qui chasse
La tempête des ans
Qui trace

Nos rides singulières

Sur l'écume des joies
Qui naissent
Une perle de choix
Qui berce
La douceur d'un émoi
Qui laisse

Nos chagrins éphémères

Sur la vague des coeurs
Qui lance
Des embruns de bonheur
Qui dansent
Ce trésor pourvoyeur
De chance

Nous offre sa lumière.

Lloassignature 9 novembre An XV, pour petite Nina

12 novembre 2015

...barricades...

.../...
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ces vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines...

.../...

Jacques Prévert

Extrait "La grasse matinée"

Collection Le livre de poche   Paroles_Jacques Prévert

21 décembre 2015

Le voyage du Père Noël

Enfants de Noël

Il a bien tout prévu
Le parcours et le temps
Il a bien sûr relu
La liste des enfants

Il a tout préparé
Le traîneau et les rennes
Il a tout étudié
Les montagnes et les plaines

Mais le plus beau voyage
Qu'il n'imagine pas
Celui des enfants sages
Ou ceux qui ne l'sont pas

Le plus sûr, le plus doux
Le plus fort, le plus fier
Le plus grand, le plus fou
C'est celui qu'il va faire

Dans les nuées magiques
Des rêves de l'enfance
Dans l'espoir féérique
Des coeurs en confiance...

Lloassignature 21 décembre An XV

Image: Carte postale ancienne

29 décembre 2015

La vieille année

La vieille année

L'année s'épuise
L'année s'endort

Les heures s'enlisent
Dans le trésor

De nos passés
Tristes ou gais

L'année murmure
L'année se taît

Sur les coups durs
Et les regrets

L'année prépare
Sa descendance

L'année se pare
De l'espérance

De nos sourires
Et de nos rires

L'année se meurt
Laissant nos coeurs

Dans le possible
De l'invincible

Bonheur de vivre.

Lloassignature 29 décembre An XV

18 janvier 2016

Les yeux des pauvres

Ah ! vous voulez savoir pourquoi je vous hais aujourd’hui. Il vous sera sans doute moins facile de le comprendre qu’à moi de vous l’expliquer; car vous êtes, je crois, le plus bel exemple d’imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer.

Nous avions passé ensemble une longue journée qui m’avait paru courte. Nous nous étions bien promis que toutes nos pensées nous seraient communes à l’un et à l’autre, et que nos deux âmes désormais n’en feraient plus qu’une ; – un rêve qui n’a rien d’original, après tout, si ce n’est que, rêvé par tous les hommes, il n’a été réalisé par aucun.

Le soir, un peu fatiguée, vous voulûtes vous asseoir devant un café neuf qui formait le coin d’un boulevard neuf, encore tout plein de gravois et montrant déjà glorieusement ses splendeurs inachevées. Le café étincelait. Le gaz lui-même y déployait toute l’ardeur d’un début, et éclairait de toutes ses forces les murs aveuglants de blancheur, les nappes éblouissantes des miroirs, les ors des baguettes et des corniches, les pages aux joues rebondies traînés par les chiens en laisse, les dames riant au faucon perché sur leur poing, les nymphes et les déesses portant sur leur tête des fruits, des pâtés et du gibier, les Hébés et les Ganymèdes présentant à bras tendu la petite amphore à bavaroises ou l’obélisque bicolore des glaces panachées; toute l’histoire et toute la mythologie mises au service de la goinfrerie.

Droit devant nous, sur la chaussée, était planté un brave homme d’une quarantaine d’années, au visage fatigué, à la barbe grisonnante, tenant d’une main un petit garçon et portant sur l’autre bras un petit être trop faible pour marcher. Il remplissait l’office de bonne et faisait prendre à ses enfants l’air du soir. Tous en guenilles. Ces trois visages étaient extraordinairement sérieux, et ces six yeux contemplaient fixement le café nouveau avec une admiration égale, mais nuancée diversement par l’âge.

Les yeux du père disaient : « Que c’est beau ! que c’est beau ! on dirait que tout l’or du pauvre monde est venu se porter sur ces murs. » – Les yeux du petit garçon: « Que c’est beau ! que c’est beau ! mais c’est une maison où peuvent seuls entrer les gens qui ne sont pas comme nous. » – Quant aux yeux du plus petit, ils étaient trop fascinés pour exprimer autre chose qu’une joie stupide et profonde.

Les chansonniers disent que le plaisir rend l’âme bonne et amollit le coeur. La chanson avait raison ce soir-là, relativement à moi. Non seulement j’étais attendri par cette famille d’yeux, mais je me sentais un peu honteux de nos verres et de nos carafes, plus grands que notre soif. Je tournais mes regards vers les vôtres, cher amour, pour y lire ma pensée ; je plongeais dans vos yeux si beaux et si bizarrement doux, dans vos yeux verts, habités par le Caprice et inspirés par la Lune, quand vous me dites: « Ces gens-là me sont insupportables avec leurs yeux ouverts comme des portes cochères! Ne pourriez-vous pas prier le maître du café de les éloigner d’ici ? »
Tant il est difficile de s’entendre, mon cher ange, et tant la pensée est incommunicable, même entre gens qui s’aiment !

Charles BAUDELAIRE

Editions Poésie, GallimardLe spleen de Paris_Charles Baudelaire

22 décembre 2015

Les Rennes du Père Noël

Les 8 rennes du Père Noël

                     Les 8 rennes du Père Noël sont apparus pour la première fois en 1821

(dans un poème de William Gilley, New York)

Dasher_ TORNADE - Le plus rapide.

Dancer_ DANSEUR- La plus gracieuse.

Prancer_ FURIE- Le plus puissant

Vixen_FRINGANT - La belle et puissante.

Comet_COMÈTEIl apporte le bonheur aux enfants.

Cupid_CUPIDONElle amène l'amour aux enfants.

Donner_TONNERRE - Le plus fort.

Blitzen_ÉCLAIRElle apporte la lumière .

rudolphe

En 1939, apparaît Rudolphe _RODOLPHE,

le petit renne au nez rouge_ qui conduit tout l'attelage

(son histoire est créée par Robert L. May, Chicago)

Pour connaître son histoire, cliquer sur le portrait de Rudolphe

Merci à "Légende et conte"

ET...

pour écouter sa chanson, cliquer sur l'image

26 décembre 2015

L'espérance

J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie

Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits

Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries

Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir

J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.

Andrée Chedid

Editions Gallimard Anthologie_Une salve d'avenir_Andrée Chedid

 

13 janvier 2016

Laissez passer les rêves

Laissez passer les rêves...
Celui de Jacky Chang, celui de Luther King.

Que le matin se lève
Sur un tout nouveau monde comme on l'imagine.

Plus on avance, plus il nous faut d'espace
À force de manquer d'air
Il nous faut le paradis
Pour oublier l'enfer.


Laissez passer,
Laissez passer les rêves...

Laissez passer tous les fous qui dansent.
L'illusion vaut bien la révérence
Sinon la préférence.

Laissez passer,
Laissez passer les rêves...

Laissez passer les rêves...
Celui de Thérésa, et de Charly Chaplin.

Que nos visions enlèvent
Le poids de l'inconnu, le futur qu'on devine.

On a besoin d'agrandir le mystère
On a besoin de regarder la Lune
Pour oublier la Terre.


Laissez passer,
Laissez passer les rêves...

Stevenson, Jules Verne ou Georges Orwell.

Picasso qui peint "Les Demoiselles".

Edgar Poe écrivant ses nouvelles.

L'homme oiseau qui veut battre des ailes
Pour attraper le ciel.

Laissez passer,
Laissez passer les rêves...

Laissez passer les rêves...

Mots et Musique

Michel Berger

Album CD_Pour me comprendre Album CD, Michel Berger _Pour me comprendre_

POUR ÉCOUTER...

15 février 2016

"...il m'avait oublié,..."

Je vais d'un pupitre à l'autre : ils sont vides — on doit nettoyer la place, et les élèves ont déménagé.
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d'un lézard, une agate perdue.
Dans une fente, un livre : j'en vois le dos, je m'écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l'aide de la règle, en cassant un pupitre, j'y arrive ; je tiens le volume et je regarde le titre :

ROBINSON CRUSOÉ

II est nuit.

Je m'en aperçois tout d'un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? — quelle heure est-il ?

Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s'effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d'un mot, puis plus rien.

J'ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché sur les chapitres sans  lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d'une émotion immense, remué jusqu'au fond de la cervelle et jusqu'au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l'île, et je vois se profiler la tête longue d'un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l'espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l'horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l'éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain...

La faim me vient : j'ai très faim.

Vais-je être réduit à manger ces rats que j'entends dans la cale de l'étude ? Comment faire du feu ? J'ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons frais ! Justement j'adore la limonade !

Clic, clac ! on farfouille dans la serrure.

Est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ?

C'est le petit pion qui s'est souvenu, en se levant, qu'il m'avait oublié, et qui vient voir si j'ai été dévoré par les rats, ou si c'est moi qui les ai mangés.

Jules Vallès

Extrait du roman "L'enfant" (Editions Livre de poche) L'enfant_Jules Vallès

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