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Lloas
26 décembre 2011

Le Père Noël et la petite fille

Avec sa hotte sur le dos,
Avec sa hotte sur le dos,
Il s'en venait d'Eldorado,
Il s'en venait d'Eldorado,
Il avait une barbe blanche,
Il avait nom « Papa Gâteau »,

Il a mis du pain sur ta planche,
Il a mis les mains sur tes hanches.

Il t'a promenée dans un landau,
Il t'a promenée dans un landau,
En route pour la vie de château,
En route pour la vie de château,
La belle vie dorée sur tranche,
Il te l'offrit sur un plateau.

Il a mis du grain dans ta grange,
Il a mis les mains sur tes hanches.

Toi qui n'avais rien sur le dos,
Toi qui n'avais rien sur le dos,
Il t'a couverte de manteaux,
Il t'a couverte de manteaux,
Il t'a vêtue comme un dimanche,
Tu n'auras pas froid de sitôt.

Il a mis l'hermine à ta manche,
Il a mis les mains sur tes hanches.

Tous les camées, tous les émaux,
Tous les camées, tous les émaux,
Il les fit pendre à tes rameaux,
Il les fit pendre à tes rameaux,
Il fit rouler en avalanche
Perles et rubis dans tes sabots.

Il a mis de l'or à ta branche,
Il a mis les mains sur tes hanches.

Tire la belle, tire le rideau,
Tire la belle, tire le rideau,
Sur tes misères de tantôt,
Sur tes misères de tantôt,
Et qu'au-dehors il pleuve, il vente,
Le mauvais temps n'est plus ton lot,

Le joli temps des coudées franches...
On a mis les mains sur tes hanches.

Mots et musique

Georges Brassens

Album CD 32 versions originales "La mauvaise réputation" brassens original

Cliquer droit_Ouvrir le lien  dans un nouvel onglet_pour écouter: http://www.deezer.com/listen-14231296

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14 mai 2011

Paix

Paix

Patience de l'instant
Résistance au silence
Histoire retrouvée

Recueillir le bon temps
Liquider les offenses
Histoire revisitée

Partir et faire semblant
D'une saine apparence
Histoire réinventée

Aimer ce court moment
De timide influence
De l'histoire apaisée.

Revivre intensément
En totale confiance
L'histoire pacifiée.

Lloassignature14 mai An XI

17 janvier 2012

Si je pouvais...

Si je pouvais

J'appellerais le vent caressant nos envies
Pour qu' il emporte loin
Nos folies

Je balaierais les champs de nos vaines batailles
Pour qu'ils soient de  nos cœurs
Les entrailles

Je jetterais le temps malaisé des promesses
Pour qu'il vive confiant
D'allégresse

Je garderais les mots intimes et puissants
Pour qu'ils nous réunissent
Bienveillants

Je porterais la source au creux de nos matins
Pour qu'elle nous aide à voir
Nos destins

Je connaitrais un monde modeste et rassurant
Fidèle et tolérant
Sûrement...

Lloassignature17 janvier An XII

19 janvier 2012

Pedibus

Je ne connais qu' une manière de voyager plus agréable que d' aller à cheval, c' est d' aller à pied. On part à son moment, on s' arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d' exercices qu' on veut. On observe tout le pays; on se détourne à droite, à gauche; on examine tout ce qui nous flatte; on s' arrête à tous les points de vue. Aperçois-je une rivière, je la côtoie; un bois touffu, je vais sous son ombre; une grotte, je la visite; une carrière, j' examine les minéraux. Partout où je me plais, j' y reste. A l' instant que je m' ennuie, je m' en vais. Je ne dépends ni des chevaux, ni du postillon. Je n' ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes; je passe partout où un homme peut passer; je vois tout ce qu' un homme peut voir; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. Si le mauvais temps m' arrête et que l' ennui me gagne, alors je prends des chevaux...

Combien de plaisirs différents, on rassemble par cette agréable manière de voyager! sans compter la santé qui s' affermit, l' humeur qui s' égaie. J' ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants, et les piétons toujours gais, légers et contents de tout. Combien le coeur rit quand on approche du gîte. Combien un repas grossier paraît savoureux! Avec quel plaisir on se repose à table! Quel sommeil on fait dans un mauvais lit! Quand on ne veut qu' arriver, on peut courir en chaise de poste; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied.


Jean- Jacques Rousseau

    Emile ou de l'éducation (Editions GF Flammarion) Emile ou de l education_Rousseau 

18 mai 2011

Poème pour une peinture.../Henri de Toulouse Lautrec

713px_Portrait_de_Suzanne_Valadon_par_Henri_de_Toulouse_Lautrec_La buveuse_1889_

Mais que regarde-t-elle
De sa bouche boudeuse?
Que voit-elle devant elle
Qui la rend capricieuse?
Mais à quoi pense-t-elle
Pour s'exposer buveuse?

Lassitude
Habitude
Simple jeu.
Ennui
Mépris
Les deux.

La femme a ce regard
De ceux qui ont compris
Que rien n'est bien solide
Tout est dans le liquide...

 

18 mai An XILloassignature

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15 janvier 2011

Debout...

debout_Lloas

Bourdonnement laborieux

Claquement travailleur

Tintement actif

Silences appliqués

 

Une voix te susurre

La fatigue des ans

La pesante douleur

Et la sourde conscience

Que tu ne pourras pas

Arriver jusqu’au bout

Du chemin qu’ils te tracent

 

Bourdonnement des angoisses

Claquement des menaces

Tintement des chantages

Dans ton silence obéissant

 

Mais ils ont dit « Debout,

Il faut continuer »

Ils ont dit « Trop de vieux »

Et ils t’ont dit « Debout,

Tu dois continuer »

Et toi tu sais déjà

Que tu ne seras pas.

signature_Lloas15 janvier An XI

21 février 2012

Fièvre de paraître...

.../... Que se passe-t-il donc ? les petits fournisseurs sont à découvert, et les petits acheteurs sont à sec. Nous avons plus de jolies maisons et plus de beaux habits sous les yeux que par le passé, et tout cela coûte, dit-on, moins cher ; mais nous n'avons plus le sou dans la poche. On nous a donné une fièvre de paraître, et les dettes nous rongent.

George Sand

 "Le Péché de Monsieur Antoine" (Edition AlterEditLe péché de monsieur Antoine_Sand

15 mai 2010

Jaurès

Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s’appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grand-parents
Entre l’absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d’être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître

Pourquoi ont-ils tué Jaurès?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?

On ne peut pas dire qu’ils furent esclaves
De là à dire qu’ils ont vécu
Lorsque l’on part aussi vaincu
C’est dur de sortir de l’enclave
Et pourtant l’espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux yeux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu’à la vieillesse
Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur

Pourquoi ont-ils tué Jaurès?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?

Si par malheur ils survivaient
C’était pour partir à la guerre
C’était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu’ils aillent ouvrir au champ d’horreur
Leurs vingt ans qui n’avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l’ombre d’un souvenir
Le temps du souffle d’un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?

Mots et musique

Jacques Brel

Album CD "Les Marquises" Brel Jaurès

Cliquer droit _ouvrir le lien dans un nouvel onglet_ pour écouter: http://www.deezer.com/music/track/2296837

12 janvier 2012

Poème pour une peinture.../Claude monet

Claude Monet_Un coin d'appartement _Un coin d'appartement_1875_

Et la mère tout au fond
Dans ce coin de fenêtre
Se perd dans la lueur
Des tendresses passées

Le garçon s'enhardit
Il veut quitter ce coin
D' amour prisonnier
Il va vers cette porte
Qui l'intrigue et l'attire 

Mais il hésite encore
Il serre dans ses poches
Son angoisse d'enfant

Il veut devenir grand
Il veut franchir le temps

Il voit la vie devant
Colorée, engageante
Essentielle, luxuriante

Il sait la vie derrière
Pastelle, attachante
Fidèle, rassurante

Le parquet bien ciré
L'entraîne à glisser
Vers ses fraîches envies

Mais la lampe bleutée
Le retient sourdement
Dans ses chaleurs d'enfant

Et la mère tout au fond
Dans ce coin de fenêtre
Regarde son garçon
Lui murmure son courage
Et espère qu'il saura...

Lloassignature12 janvier An XII

27 janvier 2012

La librairie

La librairie

Sur le cours circulant
Bruyant et cahotant
Une halte, un îlot
Aux senteurs de bois
De papier imprimé
De carton vernissé
De pages étagées
De mots enchevêtrés
De murmures enchantés
Une chaleur discrète
Une envie de famille...

Tu y entres en poussant
Une porte de verre
Transparente et glacée
Mais sitôt pénétré
Tu y es réchauffé
Par le feu des couleurs
Et la lumière radieuse
Qui te happe et t'emmène
D'une confuse fièvre
Agréable et curieuse
Dénicher le possible...

A l'oreille calmée
Tu entends les soupirs
Les larmes et les rires
Enfermés dans les livres
Qui t'engagent à fouiller
A découvrir le seul
Le mystère singulier
Qui te fait repartir
Ton trésor sous le bras
Heureux d'être rentré
En emportant la douce
La solide atmosphère
De cette île des mots...


Quand le Temps t'insupporte

Que tu espères croiser
De nouvelles découvertes
Goûteuses et plaisantes
Que tu veux retrouver
Des histoires suranées
Au parfum insistant
Sûr et réconfortant
Tu sais où les chercher...
Dans la chaleur offerte

Des Lettres à Croquer.

Lloassignature27 janvier An XII

4 mai 2012

Une mère

Une mère...
Ça travaille à temps plein,
Ça dort un œil ouvert

C'est d' garde comme un chien
Ça court
Au moindre petit bruit,
Ça s' lève au petit jour

Ça fait des petites nuits.

C'est vrai,
Ça crève de fatigue

Ça danse à tout jamais
Une éternelle gigue

Ça reste
Auprès de sa couvée

Au prix de sa jeunesse,
Au prix de sa beauté.


Une mère...
Ça fait ce que ça peut,
Ça ne peut pas tout faire,

Mais ça fait de son mieux.
Une mère...
Ça calme des chamailles
Ça peigne d'autres cheveux
Que sa propre broussaille.


Une mère...
C' est plus comme les autres filles
Ça oublie d' être fière
Ça vit pour sa famille
Une mère...
Ça s' confine au bercail
Ç' est pris comme un noyau
Dans l' fruit de ses entrailles.

Une mère...
C'est là qu' ça nous protège
Avec les yeux pleins d'eau,
Les cheveux pleins de neige

Une mère...
A un moment, ça s' courbe,
Ça grince quand ça s' penche

Ça n'en peut plus d'être lourde

Ça tombe,
Ça se brise une hanche

Puis rapidement, ça sombre
C'est son dernier dimanche
Ça pleure
Et ça fond à vue d'oeil

Ça atteint la maigreur
Des plus petits cercueils


O bien sûr,
Ça veut revoir ensemble
Toute sa progéniture
Entassée dans sa chambre

Et ça fait
Semblant d'être encore forte

Jusqu'à c' que son cadet
Ait bien r' fermé la porte.


Et lorsque,
Tout' seule ça se retrouve

Ça attend dignement
Que l' firmament s'entr'ouvre

Et puis là,
Ça se donne le droit

De fermer pour une fois,
Les deux yeux à la fois.

Une mère...
Ça n' devrait pas partir
Mais on n'y peut rien faire
Mais on n'y peut rien dire.

Mots et musique

Lynda Lemay

 

Album CD "Blessée"

lynda lemay_blessée

Pour écouter:http://www.deezer.com/track/6942902

15 février 2012

Résistance

Résistance

Dans la froideur du ciel
Menaçant et cruel
A l'horizon amer
Des folies meurtrières
Sous les feux des pouvoirs
Grossiers et prétentiards

Dans le brouillard épais
Terrifié et mauvais
De l'abandon sans voix
Des fiertés d'autrefois
Au bout des solitudes
Perdues des multitudes

Des espoirs incertains
Des courages humains
Des volontés de vivre
Qui choisissent de suivre
La route fraternelle
Qui choisissent l'appel
Qui résistent sans peur
En leur âme et leur cœur

Hommes et femmes ordinaires
Privés et fonctionnaires
Cousins, voisins, passants
Croyants et mécréants
De la ville et des champs
Réfléchis, désinvoltes
Point commun: la révolte

Pour réchauffer le ciel
Débarrasser du fiel
L'immobile brouillard
Prouver que le pouvoir
Peut être dit, A TORT,
Celui du plus fort.

En hommage à tous les anonymes du téléfilm français (docu-fiction) en 2 parties:
1. Vivre libre ou mourir / 2. Quand il fallait sauver les juifs

réalisé en 2007 par Félix Olivier "La Résistance"

Lloassignature15 Février An XII

2 avril 2012

Destin

Destin

Sous le ciel des envies
Un nuage est passé
Il court vers l'infini
Des mauvaises pensées
Il avale la haine
Rumine l'amertume
Vengeur se promène
Au plus ras du bitume

Le ciel se défend
Et se remplit d'amour
S'éclaire triomphant
D'un soleil d'humour
Mais il reste la tache
Le silence toujours
Le sourire bravache

 Et...l'ironie du sort.

1_Lloassignature 2 avril An XII

17 avril 2012

Essentiel

Vivre en paix

J'en ai connu des maux
Des choses impardonnables
J'en ai pris des colères
Contre l' inconcevable
J'en ai claqué des portes
Sur ces insoutenables

Mais jamais de ma vie
Je ne me suis trouvée
Mieux que dans le pays
De la sérénité.

A l'horizon tranquille
Et de l'oubli certain
Accepter l'impossible
En faire son chemin
Reposée des rancœurs
Et des fausses communes
Goûter la saveur franche
Des sentiments paisibles
Sans douteuse pensée
Dans le fidèle respect
Des instants traversés
Les bons et les mauvais
Les calmes et les tempêtes.
Ne pas se faire ombrage
Et ruminer le temps
Où tout était parfait.
Juste vivre l'instant
Où les blessures se ferment.

Mais surtout...Essentiel,
Survivre à la haine
Vivre en parfait accord
Avec soi même
Sans honte et sans reproche
En vous laissant le choix
D'une autre route
Si telle est votre paix.

1_Lloassignature 17 avril An XII

2 mars 2012

Fleur fanée

Fleur fanée

Une fleur qui se meurt
N'est pas triste d'adieu
Elle détient la couleur
D'un présent camaïeu
La teinte se ternit
Mais le parfum subsiste
Les nuances s'oublient
Dans l'âme qui persiste
Ses pétales vieillies
Racontent le passé
De cet instant béni
Où la main a donné
Elle enferme l'élan
Et offre le bonheur
De ce fidèle instant
De rencontre des coeurs.


1_Lloassignature 2 mars An XII

13 mars 2013

Le vagabond (Extrait)

 Il choisit une sorte de bourgeois en redingote, dont une chaîne d’or ornait le ventre.

« Je cherche du travail depuis deux mois, dit-il. Je ne trouve rien ; et je n’ai plus un sou dans ma poche. »

Le demi-monsieur répliqua : « Vous auriez dû lire l’avis affiché à l’entrée du pays. – La mendicité est interdite sur le territoire de la commune. – Sachez que je suis le maire, et, si vous ne filez pas bien vite, je vais vous faire ramasser. » 

Randel, que la colère gagnait, murmura : « Faites-moi ramasser si vous voulez, j’aime mieux cela, je ne mourrai pas de faim, au moins.»

Et il retourna s’asseoir sur son fossé. 

Au bout d’un quart d’heure, en effet, deux gendarmes apparurent sur la route. Ils marchaient lentement, côte à côte, bien en vue, brillants au soleil avec leurs chapeaux cirés, leurs buffleteries jaunes et leurs boutons de métal, comme pour effrayer les malfaiteurs et les mettre en fuite de loin, de très loin. 

Le charpentier comprit bien qu’ils venaient pour lui ; mais il ne remua pas, saisi soudain d’une envie sourde de les braver, d’être pris par eux, et de se venger, plus tard.

Ils approchaient sans paraître l’avoir vu, allant de leur pas militaire, lourd et balancé comme la marche des oies. Puis tout à coup, en passant devant lui, ils eurent l’air de le découvrir, s’arrêtèrent et se mirent à le dévisager d’un œil menaçant et furieux. 

Et le brigadier s’avança en demandant :
 « Qu’est-ce que vous faites ici ? » 
L’homme répliqua tranquillement :
« Je me repose.
- D’où venez-vous ?
– S’il fallait vous dire tous les pays où j’ai passé, j’en aurais pour plus d’une heure.
– Où allez-vous ?
– À Ville-Avaray.
– Où c’est-il ça?
– Dans la Manche. ?
– C’est votre pays ?
– C’est mon pays.
– Pourquoi en êtes-vous parti
– Pour chercher du travail. »

Le brigadier se retourna vers son gendarme, et, du ton colère d’un homme que la même supercherie finit par exaspérer :

 « Ils disent tous ça, ces bougres-là. Mais je la connais, moi. »
Puis il reprit :
« Vous avez des papiers ?
– Oui, j’en ai.
– Donnez-les. »

Randel prit dans sa poche ses papiers, ses certificats, de pauvres papiers usés et sales qui s’en allaient en morceaux, et les tendit au soldat. L’autre les épelait en ânonnant, puis constatant qu’ils étaient en règle, il les rendit avec l’air mécontent d’un homme qu’un plus malin vient de jouer. Après quelques moments de réflexion, il demanda de nouveau :

« Vous avez de l’argent sur vous ?
– Non.
– Rien ?
– Rien.
– Pas un sou seulement ?
– Pas un sou seulement.
– De quoi vivez-vous, alors ?
– De ce qu’on me donne.
– Vous mendiez, alors ? »

Randel répondit résolument : 
« Oui, quand je peux. »

Mais le gendarme déclara : « Je vous prends en flagrant délit de vagabondage et de mendicité, sans ressources et sans profession, sur la route, et je vous enjoins de me suivre. » 

Le charpentier se leva.
« Ousque vous voudrez », dit-il.
Et se plaçant entre les deux militaires avant même d’en recevoir l’ordre, il ajouta :
 « Allez, coffrez-moi. Ça me mettra un toit sur la tête quand il pleut. »

Et ils partirent vers le village dont on apercevait les tuiles, à travers des arbres dépouillés de feuilles à un quart de lieue de distance. C’était l’heure de la messe, quand ils traversèrent le pays. La place était pleine de monde, et deux haies se formèrent aussitôt pour voir passer le malfaiteur qu’une troupe d’enfants excités suivait. Paysans et paysannes le regardaient, cet homme arrêté, entre deux gendarmes, avec une haine allumée dans les yeux, et une envie de lui jeter des pierres, de lui arracher la peau avec les ongles, de l’écraser sous leurs pieds. On se demandait s’il avait volé et s’il avait tué.

Guy de Maupassant

source: Association des Amis de Maupassant

26 décembre 2012

Un bon vieux...utile

Intérieur avec la mère de l'artiste_Vilhem Hammershoi_Vers 1889_StockholmPeinture:Vilhelm Hammershoi,

Intérieur avec la mère de l’artiste, vers 1889,

 

Le tablier de Grand-Mère...

Souvenez-vous ...

Le principal usage du tablier de Grand-mère était de protéger la robe en dessous, mais en plus de cela :

Il servait de gant pour retirer une poêle brûlante du fourneau.

Il servait pour essuyer les larmes des enfants, et, à certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies.

Depuis le poulailler, le tablier servait à transporter les oeufs, les poussins à réanimer, et parfois les oeufs fêlés qui finissaient dans le fourneau

Quand des visiteurs arrivaient, le tablier servait d’abri à des enfants timides .

Et quand le temps était frais, Grand’ Mère s’en emmitouflait les bras.
Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet, agité au dessus du feu de bois.
C’est lui qui transbahutait les pommes de terre et le bois sec jusque dans la cuisine.

Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes :

Après que les petits pois aient été récoltés, venait le tour des choux.
En fin de saison, il était utilisé pour ramasser les pommes tombées de l’arbre.
Quand des visiteurs arrivaient de façon impromptue, c’était surprenant de voir avec quelle rapidité ce vieux tablier pouvait faire la poussière.

A l’heure de servir le repas, Grand’ Mère allait sur le perron agiter son tablier, et les hommes aux champs savaient aussitôt qu’ils devaient passer à table.
Grand’ Mère l’utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes du four sur le rebord de la fenêtre pour qu’elle refroidisse.

De nos jours, sa petite fille la pose là pour la décongeler.
Il faudra de bien longues années avant que quelqu’un invente quelque objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses.
Source Cartes Postales AnciennesCartes postales anciennes
8 novembre 2013

Madame Harriet Beecher Stowe

Elle n’a pas de talent ! — Qu’est-ce que le talent ? — Rien, sans doute, devant le génie ; mais a-t-elle du génie ? Je ne sais pas si elle a du talent comme on l’entend dans le monde lettré, mais elle a du génie comme l’humanité sent le besoin d’en avoir : elle a le génie du bien.

George Sand

h_beecher_stowe_2

 

 

 

 

 

 

  Source: Harriet Beecher Stowe 1811 - 1896 Femme de lettres, abolitionniste

 

 

 

14 novembre 2013

La nuit

La nuit

La nuit descend
Sourde et muette
Sur les mots rugissants
De mes pensées secrètes

La nuit s'avance
Ombre apaisante
Sur l'intime méfiance
Des clartés résonantes


La nuit se pare
Belle et tranquille
D'un fier quelque part
De l' espace immobile


La nuit est douce
Tendre et docile
Et lentement repousse
Les lumières difficiles


La nuit m'enchante
Calme et sereine
Et son ombre allèchante
Dans sa trève m'entraine


La nuit s'installe
Et... rassurante
Eclaire mon ciel d'étoiles
Lointaines et bienveillantes.

1_Lloassignature

 

 14 novembre An XIII

 

15 novembre 2013

.../...l'essentiel est que tu fasses un métier qui te passionne.

"Cela dit, pour rire un brin, il ne me déplairait pas du tout que tu évites de fréquenter l' ENA. Les cerveaux moulés, ou fondus, qui sortent de cette officine, et nous, agriculteurs, n'avons jamais fait bon ménage! C'est logique, contrairement à nous qui savons, depuis des millénaires, que tout est toujours à apprendre et à refaire, eux sont persuadés de posséder le pouvoir absolu et définitif; ils décident sur le papier et nous sur le terrain. D'ailleurs, à les entendre, c'est grâce à eux que le soleil se lève chaque matin!

.../...

"Bref, on nous incita fermement à oublier que le premier rôle et le premier devoir de l'agriculteur est de faire rendre son maximum à la terre dont il a la charge. Que son travail de chaque jour est de veiller à ce que la moindre parcelle de terre, dès l'instant où elle est apte à produire, donne tout ce qu'elle peut, pour que cesse enfin, à travers le monde entier, les pleurs des millions d'enfants torturés par la faim.


"Car c'est cela notre travail de paysan: nourrir les hommes, tous les hommes, quelles que soient leur race ou leur couleur. C'est cela notre travail depuis que nos ancêtres, las de courir derrière des proies de plus en plus difficiles à attraper, ont semé le premier grain de blé.

Claude Michelet

Histoires des paysans de France_Editions Succès du livre

Histoire des paysans de France

 

 

 

16 décembre 2013

...de petits plaisirs innocents et qui ne coûtent rien.

9 janvier 1876 — Que Nohant est beau dans ce moment-ci! C’est une vraie nappe de neige avec les pins et les cèdres blancs jusqu’aux pointes des rameaux. Avec cela, un beau clair de lune tous les soirs. Quand on a les yeux pleins de la lumière rougeâtre des appartements et qu’on regarde dehors cette douce clarté bleue, on est comme rafraîchi et enchanté par cet autre monde féérique dont une vitre nous sépare. On en a toute la poésie sans en sentir la morsure. La vie est comme cela pleine de petits plaisirs innocents et qui ne coûtent rien.

George Sand

                  Source: Association Orléanaise Guillaume-Budé   Rubrique: Archives SAND / Jean NIVET

nohant_santaolaria

 

31 décembre 2012

Les années

les années

Comme une mélancolie
D'abandonner l'Année
Qui ne reviendra pas
D'y laisser le fouillis
De ses chagrins secrets
Ses mystèrieuses joies

Ne pas être très sûr
De ce qui nous attend
Sur le nouveau chemin
Y craindre les blessures
Espérer le bon vent
Pour naviguer serein

Rester debout sans peur
Faire montre de courage
Devant cette inconnue
Repousser les frayeurs
Du ciel gris des naufrages
Et des malentendus

La regarder venir
Confiante en elle et moi
Cette nouvelle Année
Mais sourire sans faiblir
Attendre ce qu'elle a
A donner.

1_Lloassignature 31 décembre An XII

15 décembre 2013

8 décembre à Lyon

8 décembre à lyon

Oui bien sûr
C'est beau le Grand spectacle

Oui bien sûr
C'est grand le Beau spectacle

Mais

La petite lumière
Au bord de la fenêtre..

C'est elle
Qui raconte l'histoire

La Grande Histoire
Des lyonnais

Malheureux et modestes
Fiers et discrets

Reconnaissants...

Le reste
Tout le Grand Beau reste

C'est une autre histoire
D'autres gens d'un autre temps...

Lloassignature  8 décembre An XIII

25 mars 2014

Mots de cuisine...

 

Les Mères...

Ce sont d'abord des cuisinières, très jeunes, d'origine modeste, au service de grandes familles lyonnaises.

 

Les conditions économiques de l'entre-deux guerres motivant de nombreuses familles bourgeoises à se séparer de leur cuisinière,

celles-ci n' ont d'autre ressource que de s'installer à leur compte en acquérant qui un petit bistrot, qui un café, qui un estaminet, qui un modeste restaurant, fréquentés par une clientèle populaire et ouvrière où elles proposent une cuisine bourgeoise à la fois simple et raffinée.

La Mère Bizolon servira même des repas gratuits aux permissionnaires de passage, Gare de Perrache, durant la guerre 14/18 et renouvellera l’expérience en 1939.

 

Les restaurants des Mères gagnent en réputation et sont de plus en plus fréquentés par des patrons et industriels venus s’encanailler

et rechercher une cuisine familiale de bonne facture.

Les menus commencent alors à s’embourgeoiser...

 

Si les premières « Mères » étaient connues pour des plats populaires, comme

La Mère Guy avec sa matelote d’anguilles,

La Mère Brigousse, aux Charpennes, avec ses « tétons de Vénus » (grosses quenelles en forme de sein),

La Mère Fillioux (Françoise Fayolle) fondera sa réputation sur une volaille en demi-deuil et des fonds d’artichauts au foie gras.

 

Le développement du tourisme automobile et des guides gastronomiques qui lui sont associés,

va les consacrer au premier rang de la cuisine lyonnaise dont elles deviennent rapidement l’emblème.

 

Le XXe siècle compte ainsi une trentaine de « Mères lyonnaises »

La Mère Blanc (Elisa) avec son poulet de Bresse aux morilles et la côte de veau à l’oseille.

La Mère Bourgeois (Marie) avec son pâté chaud, ses grenouilles fraîches et son île flottante aux pralines roses.
La Mère Brazier (Eugénie) avec ses fonds d’artichaut au foie gras, ses quenelles, sa langouste Belle Aurore
La Mère Jean (Françoise Donnet) avec son petit salé, ses saucissons, ses tripes et ses andouillettes.
La Mère Léa (Bidaut) avec sa choucroute au champagne, son tablier de sapeur et son gratin de macaroni,
La Mère Vittet (Alice) avec sa cochonnaille, ses tripes, et ses escargots,
La Mère Pompon ( Marie-Louise Auteli ), La grande Marcelle (Bramy), la Mère Charles , la Mère Castaing (Paulette), la dernière Mère lyonnaise, spécialiste des poissons d'eau douce ...etc...

Toutes ont en commun un caractère bien trempé, une carte pratiquement immuable et quelques spécialités à l’origine de leur réputation.

D'après  la « Cuisine des Gones » bouchon  et  Le-Dictionnaire-universel-des-Créatrices(Editions des femmes)

24 juillet 2014

Ponctuation

Ponctuation

Une rencontre...

Et les points de suspension
deviennent exclamation

Le point d'interrogation
s'efface

Et l' et cætera
reprend du galon

La parenthèse est oubliée

Les guillemets s'ouvrent de nouveau

Après les deux points
d'une fidèle explication

Le point n'est plus final
et l'histoire continue...

Lloassignature 24 juillet An XIV, Pour Dom

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