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Lloas

4 mai 2010

Monsieur

Monsieur n’a pas pour gloire

Les parfums enivrants

Des langueurs tropicales

Il sent l’herbe abîmée

Empilée, oubliée

Dans un coin de sa vie

Monsieur n’a pas pour gloire

Les gestes pacifiques

Des vieux sages du temps

Il brasse des jours las

Malaimés et aigris

De sa vie gaspillée

Monsieur n’a pas pour gloire

La raison généreuse

De ceux qui ont tout vu

Il remue la rancœur

Vengeresse et soumise

A la vie des heureux

Monsieur n’a pas pour gloire

Le regard attendri

Des grands sur les petits

Il épie les voisins

Espoirs trop prometteurs

Pour sa vie douloureuse

Monsieur n’a pas pour gloire

La compréhension juste

Des échecs et des veines

Il trépigne de haine

Indue et venimeuse

Pour motiver sa vie

Monsieur n’a pas pour gloire

Le respect des amis

Dans leurs sorts différents

Il entraîne ses frères

Plus forts ou plus chanceux

Dans sa vie abîmée

Monsieur n’a pas pour gloire

La vérité brillante

De la sincérité

Il s’accroche au mensonge

Il se perd et se meurt

Dans sa vie marécage

Monsieur n’aura sans doute

Aucune gloire repentante…

signature_Lloas 4 mai an X

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2 mai 2010

Poème pour une carte postale de Tunisie...

 

IMGReçue de Evelyne

Porte du Sud

noblement parée

fermée sur les secrets

présents passés

Trésors cachés

des amitiés

prodiguées

avec la simplicité

des gens de bien.

signature_Lloas 2 mai An X

27 avril 2010

Poème pour une photo de Norvège...

norv_ge_3Photo Isabelle 

Que le ciel chaleureux

colorisant le froid

apporte à nos espoirs

tout l'espace du monde

Et que l'arbre glacé

soutienne nos pensées

avec cette élégance

d'une amitié sereine

résistante et fidèle.

signature_Lloas 27 avril An X

26 avril 2010

Ne laisse pas pourrir ton bois...

Il y a de merveilleuses joies dans l’amitié. On le comprend sans peine si l’on remarque que la joie est contagieuse. Il suffit que ma présence procure à mon ami un peu de vraie joie pour que le spectacle de cette joie me fasse éprouver à mon tour une joie ; ainsi la joie que chacun donne lui est rendue ; en même temps des trésors de joie sont mis en liberté, et tous deux se disent : « J’avais en moi du bonheur dont je ne faisais rien. »
  La source de la joie est au-dedans, j’en conviens ; et rien n’est plus attristant que de voir des gens mécontents d’eux et de tout, qui se chatouillent les uns aux autres pour se faire rire. Mais il faut dire aussi que l’homme content, s’il est seul, oublie bientôt qu’il est content ; toute sa joie est bientôt endormie ; il en arrive à une espèce de stupidité et presque d’insensibilité. Le sentiment intérieur a besoin de mouvements extérieurs. Si quelque tyran m’emprisonnait pour m’apprendre à respecter les puissances, j’aurais comme règle de santé de rire tout seul tous les jours ; je donnerais de l’exercice à ma joie comme j’en donnerais à mes jambes.
  Voici un paquet de branches sèches. Elles sont inertes en apparence comme la terre ; si vous les laissez là, elles deviendront terre. Pourtant elles enferment une ardeur cachée qu’elles ont prise au soleil. Approchez d’elles la plus petite flamme, et bientôt vous aurez un brasier crépitant. Il fallait seulement secouer la porte et réveiller le prisonnier.
  C’est ainsi qu’il faut une espèce de mise en train pour éveiller la joie. Lorsque le petit enfant rit pour la première fois, son rire n’exprime rien du tout ; il ne rit pas parce qu’il est heureux ; je dirais plutôt qu’il est heureux parce qu’il rit ; il a du plaisir à rire, comme il en a à manger ; mais il faut d’abord qu’il mange. Cela n’est pas vrai seulement pour le rire ; on a besoin aussi de paroles pour savoir ce que l’on pense. Tant qu’on est seul on ne peut être soi. Les nigauds de moralistes disent qu’aimer c’est s’oublier ; vue trop simple ; plus on sort de soi-même et plus on est soi-même ; mieux aussi on se sent vivre. Ne laisse pas pourrir ton bois dans ta cave.

Alain

Propos sur le bonheur (Folio essais)   propos_sur_le_bonheur_Alain

25 avril 2010

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

Charles Baudelaire

Imprimé sur papier à inclusion de fleurs, fougères et graminéesharmonie_du_soir

fait feuille à feuille à la main au Moulin Richard de Bas à Ambert d'Auvergne

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23 avril 2010

Le gorille...universel

C'est à travers de larges grilles,
Que les femelles du canton,
Contemplaient un puissant gorille,
Sans souci du qu'en-dira-t-on;
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement ma mère
M'a défendu dénommer ici...
Gare au gorille!...

Tout à coup, la prise bien close,
Où vivait le bel animal,
S'ouvre on ne sait pourquoi (je suppose
Qu'on avait du la fermer mal);
Le singe, en sortant de sa cage
Dit "c'est aujourd'hui que je le perds!"
Il parlait de son pucelage,
Vous avez deviné, j'espère!
Gare au gorille!...

Le patron de la ménagerie
Criait, éperdu: "Nom de nom!
C'est assommant car le gorille
N'a jamais connu de guenon!"
Dès que la féminine engeance
Sut que le singe était puceau,
Au lieu de profiter de la chance
Elle fit feu des deux fuseaux!
Gare au gorille!...

Celles là même qui, naguère,
Le couvaient d'un oeil décidé,
Fuirent, prouvant qu'elles n'avaient guère
De la suite dans les idées;
D'autant plus vaine était leur crainte,
Que le gorille est un luron
Supérieur à l'homme dans l'étreinte,
Bien des femmes vous le diront!
Gare au gorille!...

Tout le monde se précipite
Hors d'atteinte du singe en rut,
Sauf une vielle décrépite
Et un jeune juge en bois brut;
Voyant que toutes se dérobent,
Le quadrumane accéléra
Son dandinement vers les robes
De la vielle et du magistrat!
Gare au gorille!...

"Bah! soupirait la centaire,
Qu'on puisse encore me désirer,
Ce serait extraordinaire,
Et, pour tout dire, inespéré!"
Le juge pensait, impassible,
"Qu'on me prenne pour une guenon,
C'est complètement impossible..."
La suite lui prouva que non!
Gare au gorille!...

Supposez que l'un de vous puisse être,
Comme le singe, obligé de
Violer un juge ou une ancêtre,
Lequel choisirait-il des deux?
Qu'une alternative pareille,
Un de ces quatres jours, m'échoie,
C'est, j'en suis convaincu, la vielle
Qui sera l'objet de mon choix!
Gare au gorille!...

Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l'amour vaut son prix,
On sait qu'en revanche il ne brille
Ni par le goût, ni par l'esprit.
Lors, au lieu d'opter pour la vielle,
Comme aurait fait n'importe qui,
Il saisit le juge à l'oreille
Et l'entraîna dans un maquis!
Gare au gorille!...

La suite serait délectable,
Malheureusement, je ne peux
Pas la dire, et c'est regrettable,
Ça nous aurait fait rire un peu;
Car le juge, au moment suprême,
Criait: "Maman!", pleurait beaucoup,
Comme l'homme auquel, le jour même,
Il avait fait trancher le cou.
Gare au gorille!...

Mots et musique

 Georges Brassens

Album CD "Brassens en Afrique" Brassens_en_Afrique1

Cliquer droit_Ouvrir le lien dans un nouvel onglet_pour écouter: http://www.deezer.com/listen-2734088

20 avril 2010

Il a écrit...

bars_et_restaurants_athenes_grece_N_B

L'absence n'est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences ?

Marcel Proust

6 avril 2010

Rue du rêve

Je n'étais pas très bon élève
Et je suis mauvais citoyen
Mais j'ai ma chambre rue du rêve
Et mon bureau rue des copains
On ne va pas si vous sonnez
Vous dire on a déjà donné
Et l'on attendra rien du tout
Du genre: c'est gentil chez vous
Les mots, on s'en fout.

Le monde me dit marche ou crève
Je marche lorsque je veux bien
Mais j'ai ma chambre rue du rêve
Et mon bureau rue des copains
Tiens prends un verre et assieds-toi
Raconte-nous n'importe quoi
Et chante un truc à rendre fou
Les gens mille étages au-dessous
Les gens, on s'en fout.

Parfois lorsque le jour se lève
J'ai des envies d'aller plus loin
Mais j'ai ma chambre rue du rêve
Et mon bureau rue des copains
Tiens toi la fille qui parlait
De Marylin et de cachets
Joue pas ton rôle jusqu'au bout
Fais l'amour et pleure un bon coup
La mort on s'en fout

Je n'étais pas très bon élève
Et je suis mauvais citoyen
Mais j'ai ma chambre rue du rêve
Et mon bureau rue des copains
Et quelquefois dans mon salon
Bien installé dans mes chaussons
Et seul sans toi, sans lui, sans vous
Je parle à mon miroir trop flou
Je sais qu'il s'en fout.

Mots:  Claude Lemesle

musique: Alice Dona

Interprète: Serge Reggiani

 

Album CD "La chanson de Paull"  reggiani_2

ECOUTER...

2 avril 2010

C'est un autre avenir...

l'avenir_Ferrat

C’est un autre avenir qu’il faut qu’on réinvente
Sans idole ou modèle pas à pas humblement
Sans vérité tracée sans lendemains qui chantent
Un bonheur inventé définitivement
Un avenir naissant d’un peu moins de souffrance
Avec nos yeux ouverts et grands sur le réel
Un avenir conduit par notre vigilance
Envers tous les pouvoirs de la terre et du ciel.

Jean Ferrat_ Le bilan

13 mars 2010

Il a écrit...

van_mer

J'ai eu une crise cardiaque, ce qui prouve que j'ai un coeur.

Serge Gainsbourg

Pensées, provocs et autres volutes (Editions Le livre de poche)

Peinture: Bateaux de pêche aux Saintes-Maries-de-la-Mer_Vincent Van Gogh_ 

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