Melocoton
Melocoton et Boule d’Or
Deux gosses dans un jardin ...
Melocoton, où elle est Maman ?
J’en sais rien; viens, donne-moi la main
Pour aller où ?
J’en sais rien, viens
Papa il a une grosse voix
Tu crois qu’on saura parler comme ça ?
J’en sais rien ; viens, donne-moi la main
Melocoton, Mémé elle rit souvent
Tu crois qu’elle est toujours contente ?
J’en sais rien ; viens, donne-moi la main
Perrine, elle est grande, presque comme Maman
Pourquoi elle joue pas avec moi ?
J’en sais rien ; viens, donne-moi la main
Christophe il est grand, mais pas comme Papa
Pourquoi ?
J’en sais rien ; viens, donne-moi la main
Dis Melocoton, tu crois qu’ils nous aiment ?
Ma petite Boule d’Or, j’en sais rien
Viens... donne-moi la main
Mots et musique
Album CD "Trésors chansons françaises"
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Le lever du coeur
Comme il est doux de savoir que l'on n’est pas aussi inutile que l'évidence malhonnête nous le laissait entrevoir...
Un matin froid, gris, hivernal, mais... cette chaleur mauve et renaissante...
A la lueur de la petite lampe, compagne des écritures, un moment de paix franche et sans culpabilité, un espoir de gagner sur la lourde trahison
Le combat contre la folie incompréhensible qui pourfend les attachements les plus solides,
la lutte pour ces insignifiantes joies qui atténuent, glorieusement, la colère du chagrin,
la guerre contre l’injustice évidente qui détruit les certitudes les plus loyales,
la bataille pour ces petits moments sereins qui remplissent, victorieusement, la solitude du vide…
La confiance en la vie qui n’épargne rien ni personne mais qui offre, en un incontrôlable et fascinant revers de médaille, la talentueuse victoire de ses possibles…
Comme il est beau, certain matin, le lever du coeur…
Le père Noël
Ce que je me rappelle parfaitement, c'est la croyance absolue que j'avais à la descente par le tuyau de la cheminée du petit père Noël, bon vieillard à barbe blanche qui, à l'heure de minuit, devait venir déposer dans mon petit soulier un cadeau que j'y trouverais à mon réveil. Minuit ! cette heure fantastique que les enfans ne connaissent point, et qu'on leur montre comme le terme impossible de leur veillée ! Quels efforts incroyables je faisais pour ne pas m'endormir avant l'apparition du petit vieux ! J'avais à la fois grande envie et grand'peur de le voir ; mais jamais je ne pouvais me tenir éveillée jusque-là, et le lendemain mon premier regard était pour mon soulier au bord de l'âtre. Quelle émotion me causait l'enveloppe de papier blanc ! car le père Noël était d'une propreté extrême, et ne manquait jamais d'empaqueter soigneusement son offrande. Je courais, pieds nus, m'emparer de mon trésor. Ce n'était jamais un don bien magnifique, car nous n'étions pas riches. C'était un petit gâteau, une orange, ou tout simplement une belle pomme rouge. Mais cela me semblait si précieux, que j'osais à peine le manger. L'imagination jouait encore là son rôle, et c'est toute la vie de l'enfant.
Je n'approuve pas du tout Rousseau de vouloir supprimer le merveilleux, sous prétexte de mensonge. La raison et l'incrédulité viennent bien assez vite, et d'elles-mêmes; je me rappelle fort bien la première année où le doute m'est venu, sur l'existence réelle du père Noël. J'avais cinq ou six ans, et il me sembla que ce devait être ma mère qui mettait le gâteau dans mon soulier. Aussi me parut-il moins beau et moins bon que les autres fois, et j'éprouvais une sorte de regret de ne pouvoir plus croire au petit homme à barbe blanche. J'ai vu mon fils y croire plus longtemps ; les garçons sont plus simples que les petites filles. Comme moi, il faisait de grands efforts pour veiller jusqu'à minuit. Comme moi, il n'y réussissait point, et comme moi, il trouvait au jour le gâteau merveilleux pétri dans les cuisines du paradis. Mais pour lui aussi la première année où il douta fut la dernière de la visite du bonhomme. Il faut servir aux enfans les mets qui conviennent à leur âge et ne rien devancer. Tant qu'ils ont besoin de merveilleux, il faut leur en donner. Quand ils commencent à s'en dégoûter, il faut bien se garder de prolonger l'erreur et d'entraver le progrès naturel de leur raison.
Noël
La peur
Je ne connaissais pas cette façon de dire mais je l’entends tonner au fil des assemblées.
Je ne connaissais pas cette façon de taire mais je l’entends briser le fil de nos pensées.
Je ne connaissais pas cette traite des âmes mais je la vois courir au fil des écrans.
Je ne connaissais pas cette sorte d’entrave mais je la vois gêner nos marches en avant.
Je ne connaissais pas ce style de servitude mais je la sens grandir en notre liberté.
Je ne connaissais pas cette manière d’aimer mais je la sens monter de la vassalité.
Il m’a fallu passer la moitié de mon siècle
Pour découvrir, hélas, cette résurrection
Venue du fond des âges, le mal régenté
De ne pas pouvoir vivre Heureusement.
Supplique
Je construirai pour vous
Des châteaux de lumière
Des abris de chaleur
Et des foyers de paix.
Pour vous je franchirai
Tous les monts solitaires
Et les vallées d’angoisse
Les fleuves menaçants.
Je porterai vos noms
Au-delà des mystères
Et je prendrai vos mains
Pour en faire un pardon.
Je bâtirai vos rêves
Et je saurai vous dire
Les mots de vos espoirs
Et la force de vivre.
Ensemble nous pourrions
Voir les ombres s'enfuir
Et les jours qui se lèvent
Ensemble nous serions.
Mais je vous en supplie
Ne prenez pas ombrage
De tout ce que je fais
Ne me refusez pas
Les affres des colères
Ne fardez pas ma vie
De doucereux discours
Qui me condamneraient
A l’inaction fatale
Au silence soumis
A l’abomination.
Le vieux livre
Couverture flétrie
Rectos ambrés
Versos jaunis
Encornures temporelles
Empreintes des silences
Indices de sérénité
Salissures laborieuses
Marques des explorations
Témoignages d’étude
Déchirures originelles
Cicatrices d’impertinence
Sceaux d’insensibilité
Ecorchures veilleuses
Stigmates des abandons
Traces de solitude
Pages léguées
Ecrit transmis
Pensée héritée.
L'amitié
Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la Terre
Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
Et la fidélité des oiseaux de passage
Dans leurs cœurs est gravée une infinie tendresse
Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse
Alors, ils viennent se chauffer chez moi
Et toi aussi, tu viendras
Tu pourras repartir au fin fond des nuages
Et de nouveau sourire à bien d'autres visages
Donner autour de toi un peu de ta tendresse
Lorsqu'un autre voudra te cacher sa tristesse
Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne
S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être je viendrai chez toi
Chauffer mon cœur à ton bois.
Mots et musique
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